Climat : où en sont les acteurs de l’alimentaire ?
Les initiateurs du premier observatoire des stratégies du climat dans le secteur alimentaire ont fait parler les responsables de la Scamark, d’InVivo, d’Accor et d’Andros.
Les initiateurs du premier observatoire des stratégies du climat dans le secteur alimentaire ont fait parler les responsables de la Scamark, d’InVivo, d’Accor et d’Andros.
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La première étude de l’Observatoire des Stratégies Climat a été annoncée par ses deux initiateurs : Carbon Maps, plateforme SaaS de comptabilité environnementale pour industriels de l’agroalimentaire, et Onepoint, accompagnateur des transformations stratégiques des entreprises. Cette étude, dont les résultats seront détaillés ces prochains jours sur le site Les Marchés, montre que la plupart des acteurs de l’alimentaire, allant des coopératives aux distributeurs, ont une feuille de route climat déjà réalisée ou en cours de réalisation. Que 9 sur 10 prennent en compte, dans leur bilan carbone, le « scope 3 » représentant essentiellement les matières premières agricoles. Que l’eau, la santé des sols et le bien-être animal fait aussi partie des stratégies.
Quelles stratégies climat pour des acteurs de l'agroalimentaire ?
Où en sont, de leurs stratégies du climat la Scamark, centrale des marques de distributeurs E.Leclerc, InVivo, le groupe des coopératives agricoles, la chaîne hôtelière Accor ou encore Andros, transformateur de fruits ? Leurs responsables ont fait part de leurs témoignage et réflexions ce 31 janvier devant un public d’invités à l’Hôtel de l’industrie à Paris.
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InVivo, aider les agriculteurs à la transition écologique
InVivo est en première ligne de la transition écologique. Le groupe est accompagné par Onepoint. Il met en place des offres à impact positif ou des bilans carbone. Les produits de la filiale de distribution Teract sont éco-conçus. Le directeur de la stratégie et de la RSE d’InVivo, Olivier Clyti, a illustré le tour de force consistant pour les coopératives à aider les agriculteurs dans « une transformation complète de leur profil de risque » en seulement cinq ou sept saisons. Il a souligné que la transition mettrait d’autant plus de temps que la filière engendre peu de valeur. Il a exprimé un double souhait : souveraineté alimentaire et collaboration entre l’amont et l’aval.
Andros, l'éco-conception des produits
Andros, en contrat avec Carbon Maps, a conclu des accords pluriannuels tripartites autour de la Scamark, notamment, pour la production de fruits. Andros fait avancer l’éco-conception de ses produits. Alexandre Godin, directeur de la transition durable d’Andros, a considéré que la transition nécessite une déconnexion du temps court. Il a espéré que l’affichage environnemental, de préférence sous forme de gradient, fasse bouger les choses du côté des consommateurs. « Il faut casser les silos dans nos entreprises ; on a besoin d’un partage permanent entre tous », a-t-il confié.
Accord, construire des partenariats
Accor veut parvenir à « déstandardiser » son offre et « construire de vrais partenariats », ne plus assoir l’expansion sur la croissance en volume du parc hôtelier, a déclaré Brune Poirson, ancienne ministre en charge de la durabilité de la chaîne internationale. Son principal souci est de faire changer les attentes des clients en matière d’abondance et de consommations ni nutritives ni durables.
Embarquer les fabricants de MDD Leclerc dans la transition
La Scamark veut embarquer tous ses fabricants de marques de distributeur E.Leclerc dans la transition. Son DG Frédéric Gheeraert, a expliqué que la multiplicité des collaborations en amont permettrait d’abaisser les risques sur telle ou telle matière première. Il a estimé qu’il faudrait « beaucoup de pédagogie » envers le consommateur et que l’affichage environnemental prendrait du temps à changer les attitudes. Il a souligné que la transition n’était pas la seule affaire des chargés de RSE. « Tous nos adhérents ont été formés à la transition », a-t-il vanté. Il souhaite que chaque chef de produit connaisse les émissions de carbone.