Céréales : le début de la guerre commerciale de Trump perturbe le marché
Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous expliquent les dernières variations des cotations du blé et du maïs.
Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous expliquent les dernières variations des cotations du blé et du maïs.

Les prix du blé tendre, de l’orge fourragère et du maïs ont progressé sur le marché physique français entre le 27 janvier et le 3 février 2025, dans le sillage des marchés à terme états-unien et européen.
Lire aussi : Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?
Le président des États-Unis lance sa guerre commerciale
Après la cérémonie d’investiture du 47è président des États-Unis le 20 janvier 2025, les premières décisions concernant les tarifs douaniers que le pays veut appliquer à ses partenaires commerciaux. Le locataire de la Maison-Blanche a signé le 1er février une première salve de hausse : 25 % sur les importations mexicaines et canadiennes (à l’exception des hydrocarbures canadiens, taxés à hauteur de 10 %), et 10 % supplémentaires sur les produits chinois. Le Canada a immédiatement répliqué avec des taxes de 25 % également sur les importations de certains produits états-uniens à partir du 4 février, et sur d’autres à partir du 25 février. La présidente mexicaine, de son côté, a réagi en assurant réfléchir à des mesures équivalentes et a rencontré le président états-unien lundi 3 février. La réunion a abouti à une suspension des hausses de droits de douane pendant un mois. Le ministère chinois des Finances a annoncé, mardi 4 février, qu'il allait imposer des droits de douane de 15 % sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, à partir du 10 février. Il a aussi annoncé que des taxes douanières de 10 % seront également appliquées aux importations de pétrole et aux machines agricoles, entre autres, en provenance des États-Unis. Pour l’instant, les céréales états-uniennes ne sont pas concernées. Les Européens sont désormais dans l’attente des annonces de Donald Trump, qui a assuré que des taxes douanières supplémentaires seraient imposées aux produits du Vieux-Continent sans autre précisions pour le moment
Hausse des prix du blé tendre
Les prix du blé tendre sur le marché physique français ont gagné du terrain entre le 27 janvier et le 3 février, à l’image d’Euronext et du CBOT. Ce sont les péripéties de la guerre commerciale initiée par Donald Trump entre les États-Unis et le Mexique, le Canada et la Chine, qui ont constitué le facteur principal d’évolution des marchés. Les prix du blé ont progressé à Chicago, soutenus par le délai d’un mois annoncé sur la mise en place de taxes à l’importation par les États-Unis sur les produits mexicains et canadiens.
Cours stables en blé dur
Les prix du blé dur sur le marché physique français n’ont pas évolué entre le 27 janvier et le 3 février. Les agriculteurs canadiens ont augmenté leurs expéditions de blé dur via les silos primaires (sans intermédiaire), en anticipation des taxes imposées par Donald Trump.
Progression des prix des orges de mouture
Les prix de l'orge fourragère sur le marché physique français ont grimpé entre le 27 janvier et le 3 février, à l’image du blé tendre. L’activité se concentre sur le port de Rouen sur les échéances avril à juin. Le port de Dunkerque reste moins actif en orge pour des raisons logistiques.
Les cotations du maïs progressent
Les cotations du maïs sur le marché physique français se sont appréciées entre le 27 janvier et le 3 février, dans le sillage des marchés à terme d’Euronext et du CBOT. Les prix du maïs ont progressé à Chicago, soutenus par le délai d’un mois annoncé sur la mise en place de taxes à l’importation par les États-Unis sur les produits mexicains. La présidente mexicaine a ainsi assuré Donald Trump de l’envoi de 10 000 soldats à la frontière avec les États-Unis pour contrôler l’immigration clandestine et le flux de fentanyl, en échange d’un délai d’un mois sur la mise en place de taxes. Le Mexique étant le premier débouché pour le maïs états-unien, cela a apporté du soutien aux cours de la graine jaune.
Cet article a été écrit par les journalistes spécialisés de La Dépêche-Le Petit Meunier, qui accompagne depuis 1938 les opérateurs du commerce des grains.