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Distribution
Carrefour mise sur une refonte de son offre alimentaire

Développement des produits frais, locaux et biologiques, réduction des assortiments, la refonte de l’offre alimentaire du distributeur constitue l’un des piliers de son plan de transformation. Carrefour se voit en « leader de la transition alimentaire ». Présentation du plan.

Le 23 janvier dernier, Alexandre Bompard, président-directeur général de Carrefour, présentait le plan de transformation de son groupe. Baptisé « Carrefour 2022 », ce plan vise à faire du distributeur le « leader de la transition alimentaire », afin de retrouver le chemin de la croissance. Tout en saluant le travail accompli par son prédécesseur, Georges Plassat, le président a avoué que le groupe n’avait pas su changer de cap au bon moment. « La distribution est heurtée de plein fouet par trois mutations : la transformation du champ concurrentiel ; l’évolution des attentes des clients ; le comportement alimentaire. C’est un choc d’une magnitude exceptionnelle, car Carrefour a tardé, n’a pas suffisamment évolué avec ses clients. Le groupe était plus attentif à ses relations avec ses fournisseurs qu’à la relation avec ses clients. Carrefour n'a géré ses forces qu’en les additionnant », a-t-il déclaré avant de détailler son plan.

Carrefour n'a géré ses forces qu’en les additionnant

Au préalable, Carrefour veut simplifier son organisation, en rationalisant notamment les sièges du groupe en Île-de-France. Ainsi, le siège de Boulogne-Billancourt (92) sera fermé et transféré sur celui de Massy (91) au 1er janvier 2019. Le projet de construction d’un nouveau siège dans l’Essonne d’une surface de 30 000 m2 est abandonné. Conséquence de cette rationalisation, 2 400 postes seront supprimés sur la base du volontariat. « Nous allons fixer le calendrier avec les partenaires sociaux, mais ce plan devrait se réaliser entre cet été et début 2019 », a souligné Alexandre Bompard.

Le PDG va tenter d’alléger l’organisation interne en faisant « sauter les verrous » d’une « organisation trop compartimentée ». « Chaque format a ses fonctions supports, avec des tailles de sièges démesurées. À Carrefour, actuellement, il faut vingt-sept étapes pour valider un catalogue. Nous allons retrouver de l’agilité et de la rapidité », a-t-il indiqué.

Réduction de 10 % de l’assortiment

Pour gagner en productivité et en compétitivité, Carrefour veut réduire massivement ses coûts de 20 milliards d’euros dès 2020 avec notamment une optimisation des achats marchands. Cette décision implique la refonte de son offre de produits en réduisant la taille des assortiments de plus de 10 % et la conduite des négociations au niveau international pour tirer profit de sa présence dans plus de trente pays. « Nous avons déjà annoncé à certains industriels une réduction de 5 % de l’assortiment, notamment au rayon épicerie pour améliorer la visibilité. Sur Villiers-en-Bière, par exemple, l’assortiment a été augmenté en épicerie, alors qu’il n’y a eu aucune croissance. En plus, il faut faire de la place aux produits vegan, bios et locaux. Nous devons bien faire des arbitrages. Certains industriels ne seront peut-être pas contents mais c’est la vie ! » a précisé Pascal Clouzard, directeur exécutif de Carrefour France, en fin de présentation, lors du jeu des questions-réponses avec la presse.

Refondre l’offre alimentaire et développer le bio

Évidemment, l’offre alimentaire est au cœur du plan de transformation, afin de répondre aux attentes de ses clients. Les produits frais, locaux et bios et le développement de ses filières Qualité Carrefour sont des axes privilégiés. Pour être référent en produits frais, le distributeur souhaite atteindre 20 % d’approvisionnement à travers les filières Carrefour à l’horizon 2020 en France.

Nous serons intransigeants sur la compétitivité du bio

Il mise également fortement sur les produits biologiques, avec une ambition de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, contre 1,3 milliard d’euros en 2017. « Nous allons lever les freins à la démocratisation du bio, en généralisant les zones dédiées au bio dans nos magasins et augmenter la gamme de produits. Nous voulons défendre une offre bio plus démocratique, et nous serons intransigeants sur la compétitivité du bio, en massifiant nos achats », a détaillé Alexandre Bompard.

Améliorer les standards qualité

En parallèle, Carrefour veut développer sa marque propre, pour réaliser un tiers de son chiffre d’affaires via des produits à marques Carrefour d’ici à 2022. « C’est un des axes prioritaires de la stratégie de l’entreprise, ce qui justifie de redoubler d’initiatives pour créer des marques propres originales et très qualitatives », indique le groupe dans le communiqué de presse. Cela va impliquer « un changement profond, en lançant une nouvelle politique qualité qui implique notamment la massification des contrôles et la suppression rapide de toutes les substances controversées. Le groupe réduira également de 5 % la quantité des emballages des produits à marque Carrefour d’ici à 2020 ».

Nous allons repenser le rôle du prix, de la promotion et de la fidélité

Au niveau de la traçabilité, le groupe souhaite généraliser l’utilisation de la blockchain à toutes ses filières qualité. « Nous sommes les seuls en France à utiliser la blockchain. L’application est opérationnelle, nous voulons la généraliser dès 2018 sur toutes les filières Carrefour », annonce Alexandre Bompard. La compétitivité prix restera un point central du plan du groupe. « Nous allons repenser le rôle du prix, de la promotion et de la fidélité. Nous allons redéfinir ce triptyque et investir. C’est la clé globale », a-t-il précisé.

Développement en Chine grâce à un nouveau partenariat

Carrefour a signé un protocole d’accord avec Tencent et Yonghui pour un investissement potentiel dans Carrefour Chine. Le distributeur français en demeurera le premier actionnaire. En parallèle, Carrefour et Tencent ont signé un protocole d’accord de coopération stratégique en Chine. L’objectif est de mettre en commun l’expertise de Carrefour dans la distribution avec le savoir-faire technologique et les capacités d’innovation de Tencent. À travers ce partenariat, Carrefour souhaite améliorer sa visibilité sur Internet, accroître son trafic en ligne et en magasins, à travers de nouvelles initiatives de commerce de détail intelligent (smart retail). Au-delà de la Chine, le numérique est axe privilégié du plan de Carrefour qui prévoit d’investir 2,8 milliards d’euros d’ici à 2022, soit 560 millions d’euros par an, « six fois plus qu’aujourd’hui », est-il dit.

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