Broyage des poussins : encore des questions à résoudre (màj)
La filière œufs, très mobilisée sur la question des attentes des consommateurs, se dit néanmoins inquiète des conditions de l'interdiction du broyage des poussins annoncée par Julien Denormandie.
La filière œufs, très mobilisée sur la question des attentes des consommateurs, se dit néanmoins inquiète des conditions de l'interdiction du broyage des poussins annoncée par Julien Denormandie.
L’annonce du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, promettant la fin du broyage des poussins mâles courant 2022 a semé le trouble dans la filière œuf. Les discussions ayant déjà débuté à l’époque de Didier Guillaume. Même si cette perspective n’est pas une surprise en tant que tel, elle n’était pas vraiment anticipée pour autant. Les représentants professionnels ont été conviés le 13 juillet pour une réunion le 15, en pleine période estivale. Ils y ont appris le projet du ministre, la veille de l’annonce.
Le matériel n’est pas disponible
Si plusieurs couvoirs ont déjà démarré les travaux, tous n’en sont pas au même stade, et certains craignent même de ne pas pouvoir être livrés d’ici le 31 décembre 2022. “Les professionnels français des œufs sont d'ores et déjà en ordre de marche pour réaliser tous les aménagements et investissements nécessaires et compte-tenu des délais serrés, feront le maximum pour respecter les échéances annoncées” annonce néanmoins le CNPO.
Un déficit de compétitivité
Alors que le marché de l’œuf, particulièrement alternatif, est en crise, beaucoup de questions demeurent. Pour les œufs de table destinés au consommateur, le surcoût est estimé entre 1 et 4 centimes.
Très bien ! Mais qu’est ce qui est prévu pour aider les éleveurs à faire face au surcoût de l’usage de ces techniques ? Quand on voit que la hausse du prix de la matière 1ère n’est pas répercutée en GMS et assumée par les éleveurs et groupements, il y a de quoi s’inquiéter.
— 🐓🐝Les Jolies Rousses 🎥🥚 (@JoliesRousses) July 18, 2021
Mais à l’industrie ? Qui supportera les conséquences de cette nouvelle réglementation alors que le marché des ovoproduits est très compétitif ? D’autant plus qu’au niveau européen, il n’y a pas d’harmonie pour le moment.
Cela se passe à deux niveaux:
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) July 18, 2021
1️⃣ Au niveau national, c’est #Egalim2 et la clause d’indexation automatique dans les contrats
2️⃣ Au niveau européen, pour éviter les distorsions de concurrence. C’est pour cela que je porte le sujet dès demain à Bruxelles avec mon homologue allemande
Dans l'expectative, la filière se dit “extrêmement attentive aux précisions qui devront être apportées sur l'ensemble de ces sujets dans le cadre du futur décret d'application annoncé par le ministre de l'Agriculture".
D'autant plus que les animalistes ne semblent pas avoir baissé les armes.
Je pense simplement que depuis le temps que le sexage un ovo est dans les dossiers, nous aurions pu travailler sur des méthodes à -10j (car on savait que la méthode à 13j serait contestée!), on aurait pu financer des projets comme celui de Tronico en Vendée.
— 🐓🐝Les Jolies Rousses 🎥🥚 (@JoliesRousses) July 22, 2021
Le syndicat de producteurs breton UGPVB a réagit le 29 juillet : Interdiction de broyer les poussins : l’UGPVB en appelle à la responsabilité de l’état.