Bovins : qui a profité de la réouverture du marché turc ?
Pour limiter la décapitalisation, le gouvernement turc a ouvert les importations d’animaux vifs et de viande bovine en 2023. Les envois sont restés importants au premier semestre 2024.
Pour limiter la décapitalisation, le gouvernement turc a ouvert les importations d’animaux vifs et de viande bovine en 2023. Les envois sont restés importants au premier semestre 2024.
« En 2022, a commencé une décapitalisation qui a approvisionnée le marché turc en viande bovine, mais qui a cassé le potentiel productif pour l’avenir » explique Maximin Bonnet, ingénieur à l’Idele, lors d’une journée consacrée aux marchés mondiaux. « Le gouvernement turc a voulu l’enrayer par l’ouverture aux importations, en viande et vif », continue-t-il.
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Jamais la Turquie n’avait importé autant de viande bovine sur la décennie
Ce sont ainsi 64 000 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande bovine qui ont été importées par la Turquie en 2023, selon l’Idele. C’est 6,7 fois plus qu’en 2022.
Grande gagnante sur ce marché, l’UE, en premier lieu la Pologne, qui a fournit plus de la moitié des volumes (34 000 tec). Suit le Brésil (18 000 téc).
La France y a envoyé 2 400 téc après 5 ans sans commerce. Au premier trimestre 2024, les données des douanes relayées par FranceAgriMer indiquent que la France y a déjà envoyé 906 tonnes équivalent carcasse.
L’Amérique du Sud se taille la part du lion sur les bovins vifs
La Turquie a aussi importé 751 000 bovins vifs, c’est 5,6 fois plus qu’en 2022, dont 657 000 animaux d’engraissement, toujours selon l’Idele. Le Brésil est leader, avec 357 000 broutards, devant l’Uruguay, 211 000 broutards. On note aussi un flux de 89 000 têtes en provenance de l’UE, dont 52 000 de Bulgarie et 14 000 de Roumanie.
Quelles perspectives sur le marché turc de la viande ?
Un quota de 600 000 bovins à l’engraissement a été mis en place début février, qui peut être amené à évoluer. Les flux devraient donc rester réguliers en vifs en 2024. Pour la viande, les exportateurs français se montrent toujours très prudent, arguant de la volatilité de ce marché, de la pression de la concurrence polonaise et des incertitudes économiques. Néanmoins, « la tendance devrait rester à l’ouverture sur les volumes en 2024 » conclut Maximin Bonnet.