Europe
Bovins : la dynamique espagnole cassée
La filière bovine espagnole était dynamique et conquérante entre 2015 et 2019. La pandémie et la hausse des coûts de production ont cassé la croissance de la production. Les exportations en vif reculent, en viande en revanche la dynamique reste de mise.
La filière bovine espagnole était dynamique et conquérante entre 2015 et 2019. La pandémie et la hausse des coûts de production ont cassé la croissance de la production. Les exportations en vif reculent, en viande en revanche la dynamique reste de mise.
Après cinq années de croissance, la production de viande bovine en Espagne avait reculé en 2020, à 2,42 millions de bovins abattus (-3,5 %) pour 677 740 tonnes de viande (-2,5 %). En 2021, les abattages se sont repris (+4,5 % sur les dix premiers mois rapporte l’USDA), mais cette hausse est entièrement liée à la dynamique des abattages de vaches, alors que ceux de mâles reculaient.
Une décapitalisation à cause de la hausse des coûts
Pour l’USDA, la progression des abattages de vaches est liée à la hausse des coûts de production : énergie, main d’œuvre et surtout aliment du bétail. Avec la baisse du cheptel, le pays a limité son potentiel à court terme. La production de viande bovine espagnole pourrait donc reculer en 2022, tout comme la performance économique des exploitations.
Des difficultés à l’export en vif
2020 avait vu l’Espagne battre des records à l’export. En effet, pour compenser la fermeture du débouché de la RHD, le pays avait développé ses envois d’animaux vifs vers ses clients traditionnels de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Il avait aussi conquis de nouveaux marchés comme la Jordanie et l’Arabie saoudite. Mais en 2021, les envois espagnols ont stagné vers l’Union européenne, notamment vers le Portugal son principal client et ils ont reculé vers les pays tiers, les acheteurs étant découragés par la flambée des prix des animaux. Ainsi sur la période juillet-novembre 2021, l’USDA annonce une baisse de 15 % des envois d’animaux vifs. Une tendance au repli qui devrait rester de mise cette année.
Meilleure tenue des envois de viande
A l’inverse, les envois de viande bovine sont restés bien orientés en 2021. Sur les onze premiers mois de l’année, ils ont progressé de 10 % principalement à destination du Portugal, de l’Italie, de la France et de la Grèce, grâce à des prix compétitifs.
Les principaux clients de l’Espagne parmi les pays tiers sont l’Afrique du Nord, le Canada, l’Indonésie, le Royaume-Uni et le Vietnam. Philippines et Japon ont ouvert leur marché à la viande ibérique en 2020 et les envois sont dynamiques (respectivement 4 et 3 millions d’euros en 11 mois en 2021). Les experts sont optimistes sur les exportations en 2022. A noter que l’Espagne tente de se voir ouvrir les portes des marchés chinois et coréens.