Filière
Bovins des Combrailles, la marque qui rapproche éleveurs et consommateurs
Depuis cinq ans, l’Intermarché de Combronde a lancé la marque Bovins des Combrailles pour promouvoir la qualité de la viande bovine locale et valoriser le travail des éleveurs.
L’idée de départ ? « C’est de reconnaître le travail des éleveurs, explique Sylvain Thomas, propriétaire de l’Intermarché de Combronde (Puy-de-Dôme) et fondateur de la marque. On voulait leur amener un cahier des charges pour créer de la plus-value. L’objectif de la marque est de promouvoir la qualité de la viande bovine locale à travers la mise en place d’un circuit court et des procédures formalisées. » Lancée en mai 2017 *, la marque Bovins des Combrailles fédère huit éleveurs dans un rayon de 15 kilomètres et fournit 50 % des volumes de viande bovine du rayon boucherie traditionnelle du magasin, unique point de vente de la filière.
Un cahier des charges strict
À la clé pour les éleveurs engagés, une plus-value de 50 centimes d'euro en moyenne par kilogramme. « On valorise mieux nos génisses et nos jeunes vaches que si on les vendait à un marchand de bestiaux, confirme Gérard Agrain, éleveur de limousines à Vitrac et engagé dans la démarche depuis le début. Sur les bonnes bêtes, c’est pratiquement 70 centimes de plus à la sortie, selon le classement. »
À condition de rentrer dans les clous du cahier des charges qui implique l’élevage de races à viande, le pâturage au minimum de six mois pendant la phase de finition, l’engraissement avec du tourteau de lin, l’interdiction de l’ensilage et des OGM, l’engagement dans le plan écoantibio, etc.
« La charte est cosignée avec l’association Elvea Nord-Auvergne qui contrôle les exploitations une fois par an, précise Sylvain Thomas. Un manquement aux critères entraîne une exclusion de la filière. » L’Intermarché écoule 1,5 à 2 bêtes par semaine et pour respecter les circuits courts, les animaux sont abattus à Roanne, un abattoir situé à proximité. En bout de chaîne, les consommateurs trouvent dans leur supermarché de la viande produite chez les éleveurs du coin. « La proximité est une attente de la clientèle qui date de bien avant la crise sanitaire, analyse Sylvain Thomas. Au fil des années, la marque Bovins des Combrailles a instauré un lien de confiance entre éleveurs et consommateurs. »
Des bouchers formés pour apporter conseil et service
« Je pense que les gens veulent manger du local, confirme Gérard Agrain. Et pour nous éleveurs, c’est aussi une satisfaction. Quand les gens nous croisent et qu’ils nous disent : "J’ai mangé de ta vache", ça fait plaisir ! » C’est le supermarché qui assure la promotion de la démarche à travers les réseaux sociaux, les campagnes d’affichage ou les livrets de cuisine. Car la marque s’est fixé aussi comme objectif la mise en valeur du produit jusque dans l’assiette.
« Nos bouchers ont tous été formés aux techniques de cuisson de la viande par le chef des Toques d’Auvergne Frédéric Huret, précise Sylvain Thomas. Ils ne se contentent pas de vendre un produit, ils apportent un conseil et du service. » Des tutoriels sont disponibles sur Internet pour suivre pas à pas les recettes suggérées, pour mieux connaître les morceaux et leur utilisation. « Et nous venons d’éditer un petit livret avec huit recettes : une recette par élevage », annonce le directeur d’Intermarché.
Bientôt, un neuvième exploitant devrait rejoindre la filière.
Transparence
La marque Bovins des Combrailles met l’accent sur la transparence et la communication : les éleveurs témoignent et présentent leur exploitation dans des vidéos, mais ils ouvrent aussi volontiers leurs portes. Des visites sont régulièrement organisées à destination des enfants de la commune et des alentours via le centre de loisirs. En fonction des conditions sanitaires, l’idée sera aussi d’ouvrir ces visites aux clients de l’Intermarché. Sylvain Thomas envisage également de créer un restaurant pour proposer des recettes cuisinées à partir de viande bovine des Combrailles.