Roi de la volaille bio
Bodin croît sur l'engagement
Le volaille Bodin prospère dans l'écosystème de Galliance (Terrena), tout en conservant les principes de ses débuts : maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur. Son mode de développement est collaboratif et se veut cohérent de l'aliment au consommateur.
La société vendéenne Bodin fait valoir sa spécialisation historique dans la volaille biologique, remontant au début des années quatre-vingt. Et son chemin parcouru, jusqu’à représenter aujourd’hui 40% du marché de la viande de volaille bio, labellisée AB. Sa gamme se déploie sur toutes les espèces (poulet, canard à rôtir, dinde, pintade). Elle se présente sous forme de pièces entières, certaines étant très haut de gamme (comme la poulette Black C), de découpes étendue jusqu’aux « lardons », et un certain nombre de produits élaborés cuits (cordons bleus, boulettes sans gluten). Bodin fournit les magasins spécialisés bios sous la marque Le Picoreur, la GMS généraliste sous la marque Nature de France ainsi que la restauration et l’industrie alimentaire.
La société Bodin fait partie de Galliance, le pôle volaille de la coopérative Terrena, qui représente plus de 1 200 éleveurs de volailles dans le Grand-Ouest, en particulier les Fermiers d’Ancenis, ainsi que dans le Nord-Ouest et le Sud-Est. Elle est dirigée par un « représentant permanent », qui est aussi responsable RSE, marketing et commercial, Bertrand Thomas. Sa stratégie est impulsée par un comité de pilotage de filière où siège le responsable du pôle Terrena Bio, Bertrand Roussel.
Maîtrise de l'ensemble de la filière
Cette stratégie repose sur une démarche globale de responsabilité sociétale, engagée en 2011, et depuis 2014 sur l’établissement de partenariats avec les clients distributeurs. La responsabilité sociétale de Bodin est sanctionnée par le label Bioentreprisedurable du Synabio, syndicat des entreprises du bio. Elle lui a valu cette année de remporter un Trophée régional du développement durable (TRDD) auprès des Pays de la Loire. Bodin se targue de maîtriser l’ensemble de sa filière. L’aliment fourni aux éleveurs est produit dans l’outil interne Bio Nutrition Animale (BNA) à Teillé, en Loire Atlantique. Sans OGM, il est fabriqué essentiellement à partir de matières premières biologiques produites par les éleveurs eux-mêmes, par ceux de la coopérative vendéenne Cavac ou d’autres fournisseurs, dont la plupart sont en relation contractuelles de plus de 5 ans « afin de garantir la qualité et la fiabilité des matières premières ».
Bodin approvisionne son abattoir de Sainte-Hermine, en Vendée, à partir d’un réseau de 113 éleveurs situés entre Loire et Charente, dans un périmètre de 100 km seulement autour de l’outil « afin de réduire les temps de parcours en camion ». Ces éleveurs sont membres du groupement de Terrena Val’iance, recouvrant l’est de la Vendée, le nord des Deux-Sèvres, le sud du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique. La société fait aussi élever et abattre des volailles bios dans d’autres régions, en particulier dans le Sud-Ouest et le Sud-Est. Ceci dans le cadre de partenariats.
Une cellule spécialisée dans l'accompagnement à la conversion
Enfin Bodin dispose depuis janvier dernier d’une cellule spécialisée d’accompagnement à la conversion dans l’agriculture biologique.
La croissance de Bodin impose d’augmenter la production. La société a doublé entre 2012 et 2017 pour atteindre le chiffre d’affaires de 58 millions d’euros. Elle comptait l’an dernier 12 clients engagés. Sa part de chiffre d’affaires contracté avec des distributeurs engagés devait atteindre 30% cette année, permettant de retravailler la rémunération des éleveurs pour prendre en compte l’évolution de leurs charges. Elle doit atteindre 50% en 2020.
Dans le projet Bodin 2030 que viennent d’écrire les éleveurs, salariés et l’actionnaire de Bodin, pas d’objectif de croissance mais celui de renforcer encore la RSE et de contribuer à impulser le développement de « La Bio ».
Durable jusqu’à l’emballage
Le nouvel emballage des découpes Le Picoreur, pour magasins bios, s’est fait remarquer parmi les innovations du Sial 2018. Il est constitué d’une « cartonnette » dont le film protecteur est détachable dans une optique de tri sélectif. Ces emballages occupent un espace réduit. Le produit est maintenu sous vide, sous skin, comme les découpes destinées à la GMS, qui reposent dans des barquettes monoPP (en polypropylène, recyclable). Ces emballages sont le fruit de l’adoption récente du procédé de conditionnement Darfresh on Tray (de Cryovac) de mise sous vide en ligne, qui a succédé en fin d’année 2017 à la mise sous atmosphère modifiée.