Bien-être animal : le Parlement européen préconise le transport de carcasses plutôt que des animaux vivants
Après 18 mois de travaux, la commission d’enquête du Parlement européen sur la protection des animaux pendant le transport a adopté ses conclusions et ses recommandations.
Après 18 mois de travaux, la commission d’enquête du Parlement européen sur la protection des animaux pendant le transport a adopté ses conclusions et ses recommandations.
La commission d'enquête du Parlement européen sur la protection des animaux pendant le transport, créée en juin 2020 pour examiner les violations présumées des règles de l'Union européenne, a terminé ses travaux le 2 décembre dernier. " Elle a conclu que les dispositions de l’UE dans ce domaine n’étaient pas toujours respectées par les États membres et ne prenaient pas pleinement en compte les différents besoins des animaux en matière de transport ", est-il indiqué dans un communiqué de presse du parlement.
Le rapport a été adopté par 30 voix pour, 0 contre et 1 abstention. En se fondant sur ces conclusions, les députés de la commission d’enquête ont adopté par 24 voix pour, 1 contre et 5 abstentions, une série de recommandations. Ils appellent notamment la Commission et les pays de l’UE à renforcer leurs efforts pour respecter le bien-être animal durant le transport et à mettre à jour les règles européennes.
Quelles recommandations ?
- Caméras de surveillance, température adaptée et interdiction du transport des très jeunes animaux
Les députés européens souhaitent que des caméras vidéo soient installées dans les véhicules, notamment pour les opérations de chargement et de déchargement, afin de protéger les opérateurs qui respectent les règles. Ils demandent également aux autorités nationales d’approuver les plans de transport des animaux uniquement si la température prévue se situe entre 5 et 30 degrés Celsius. Les nouvelles règles devraient introduire dans les véhicules des dispositifs d’enregistrement de la température, de l’humidité et de l’ammoniac.
Les députés exhortent également la Commission à établir des limites de durée de transport pour toutes les espèces animales et tous les âges, et d'interdire le transport des très jeunes animaux âgés de moins de 35 jours. Le transport d'animaux non sevrés âgés de plus de 35 jours devrait être évité et n'être autorisé que dans les cas où le voyage dure moins de deux heures.
- Transporter de la viande plutôt que des animaux vivants
Les députés plaident pour une transition vers un système qui favoriserait le transport de sperme et d’embryons plutôt que d’animaux reproducteurs, et celui de carcasses et de viandes plutôt que d’animaux vivants destinés à l’abattage. Ils appellent la Commission à présenter de façon urgente, d’ici 2023 au plus tard, un plan d’action pour soutenir cette transition, incluant une proposition sur un fonds dédié afin de minimiser les conséquences socio-économiques de ces changements nécessaires.
- Mettre un coup de frein sur les exportations d’animaux vivants
Il n’existe pas de système de contrôle pour le transport des animaux vers des pays tiers, déclarent les députés. Ils demandent donc " d’inspecter toutes les livraisons vers les pays tiers, en se concentrant en particulier sur l’accès des animaux à la nourriture et à l’eau, le bon fonctionnement des dispositifs d’abreuvement ainsi que l’espace et la hauteur libre pour les animaux". Les exportations d’animaux vivants devraient être approuvées uniquement si elles sont conformes aux normes européennes en matière de bien-être animal.
Le Parlement dans son ensemble débattra des deux documents et se prononcera sur le projet de recommandations lors de la session plénière de janvier 2022 à Strasbourg.