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Contrat tripartite
Approvisionnement local à Intermarché

Jeudi 4 octobre au Sommet de l’élevage, Elvea France, Agromousquetaires et Intermarché ont signé un accord-cadre national pour encourager l’approvisionnement local et répondre aux attentes du consommateur.

Yves Audo d'Agromousquetaires, Philippe Auger d'Elvéa France et Stéphane de Fontenay d'Intermarché ont officialisé leur engagement en faveur de l'approvisionnement local le 4 octobre au Sommet de l'élevage.
© C.J./Apap

« Face à une offre pléthorique, le consommateur ne sait pas s’y retrouver. D’où vient la viande, comment les animaux ont-ils été élevés… ? Ensemble, nous avons tous les atouts pour lui apporter ce dont il a besoin : la qualité, la transparence et un prix raisonnable. » Jeudi 4 octobre au Sommet de l’élevage, Yves Audo, président d’Agromousquetaires (pôle industriel du groupement Les Mousquetaires) a présenté avec ses partenaires Elvea France et Intermarché l’accord-cadre qui a été défini au niveau national pour favoriser l’approvisionnement local.

Plusieurs mois de travail ont été nécessaires pour mettre en place ce contrat annuel qui engage tous les maillons de la filière, l’idée étant de s’appuyer sur des modèles locaux qui produisent de la qualité pour proposer aux consommateurs des magasins Intermarché de la viande Jean Rozé issue d’élevages allaitants respectueux du bien-être animal et de l’environnement.

« On ne part pas de rien. Il y avait déjà une convention qui nous liait à la SVA Jean Rozé dans le cadre de la charte des bonnes pratiques d’élevage. Mais on franchit deux marches supplémentaires : on va signer une contractualisation, les éleveurs vont s’engager et, ce qui est nouveau, le prix payé tiendra compte du coût de production », a précisé Philippe Auger, président d’Elvea France. L’engagement est basé sur le volontariat, « ce qui nous intéresse, ce sont les volumes, on veut que les éleveurs engagés puissent vendre régulièrement. Mais nous ne perdons pas notre âme, c’est notre collège acheteur qui va trier les animaux pour tel ou tel point de vente. Nous, organisation de producteurs, nous allons planifier et accompagner techniquement nos adhérents. Certains peuvent partir tout de suite, d’autres devront attendre », a-t-il poursuivi.

Soixante magasins engagés

Collaborant avec les éleveurs dans chaque région depuis de nombreuses années, la SVA Jean Rozé assurera grâce à un réseau de partenaires historiques la prise en charge des animaux du transport depuis l’élevage jusqu’à la livraison dans les points de vente. « C’est un projet très ambitieux, mais on y va étape par étape. Aujourd’hui, nous avons déjà soixante magasins engagés, il va falloir convaincre les autres un à un. Pour chaque Intermarché engagé, on va définir les besoins ; il faut compter deux à cinq éleveurs Elvea qui contractualisent. C’est une démarche éthique, car dans ce contrat, on parle de prix coconstruit et révisable », a indiqué Stéphane de Fontenay, président du format super d’Intermarché.

On redonne du sens à leur acte d’achat

Le président d’Intermarché en est persuadé : les premiers magasins qui ont signé vont faire des petits. « Les consommateurs attendent du local. Et ils sont prêts à payer plus cher, car on redonne du sens à leur acte d’achat », estime Stéphane de Fontenay. Pour expliquer et promouvoir la démarche, des éleveurs volontaires seront formés pour aller faire des animations dans les magasins. Les bouchers Intermarché iront aussi sur les exploitations « pour comprendre le travail en amont ». L’objectif est d’engager 100 magasins sur le dernier trimestre 2018 et d’atteindre au moins 400 magasins en 2019, soit près de 15 000 animaux contractualisés.

Un prix indexé sur des indicateurs de coût de production

« Il y aura un prix minimum dont la construction tiendra compte des coûts de production. Ce partenariat avec Intermarché et Agromousquetaires permettra une meilleure rémunération de nos éleveurs », s’est félicité Philippe Auger, président de l’association d’éleveurs Elvea France. Le prix minimum garanti sera indexé à des indicateurs de coût de production reconnus et sera régulièrement mis à jour. « Avec cette contractualisation qui va de l’éleveur au point de vente, on sort de l’opacité et on prend enfin en compte le prix de revient des animaux, et ça, c’est nouveau », a-t-il poursuivi. « Nous distributeurs, nous avons un logiciel à changer dans l’esprit des états généraux de l’alimentation », a reconnu Stéphane de Fontenay, président d’Intermarché.

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