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Abattoirs de boucherie : les bases de la stratégie nationale

Ce jeudi 6 juillet, Marc Fesneau a présenté aux parties prenantes de l’abattage de bovins et porcs les principes de lancement d’un remodelage des structures d’abattage.

Les abattoirs de ruminants et de porcs en France métropolitaine
© Cartes interactives Blandine Le Cain

Construire collectivement « une stratégie territorialisée de gestion des abattoirs de boucherie au bénéfice des filières de l’élevage et des territoires » ; tel est l’engagement de l’Etat exposé ce jeudi 6 juillet aux acteurs professionnels et collectivités territoriales impliqués. Le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire Marc Fesneau était entouré d’« une quinzaine de responsables de haut niveau » de différentes directions, rapporte Paul Rouche, directeur de Culture Viande, qui a assisté à la rencontre. Les filières étaient représentées par Culture Viande, la Fneap (abattoirs prestataires de services), La Coopération agricole ainsi que les interprofessions Interbev et Inaporc. Les responsables présents ont partagé différents constats :

  • la forte décapitalisation des cheptels bovins, ovins et porcins ;
  • la baisse de la consommation de viandes de boucherie, n’empêchant pas les importations de croître ;
  • la hausse du coût de l’énergie et des charges ;
  • les difficultés économiques : 40 abattoirs en difficulté sur les 233 de France métropolitaine ;
  • le « rôle majeur » des abattoirs dans les filières animales et dans la chaîne alimentaire, selon le communiqué du ministère ;
  • les abattoirs « pourvoyeurs de services et d’emplois ».
  • le temps de transport des animaux.

La méthode d’action proposée par le ministère va se déployer en 3 phases :

1 L’état des lieux qui s’engage consiste à « interroger dans chaque région l’adéquation entre le besoin et l’offre en matière d’outils d’abattage, tant sur le court terme que le moyen et long terme » ;

2 L’évaluation des forces et faiblesses de tout abattoir ;

3 L’accompagnement à la poursuite d’activité ou à l’arrêt, passant par le recensement des outils mobilisables et l’amélioration de la synergie existante entre les différents services de l’État.

Le plan France relance a permis de soutenir 181 abattoirs pour un montant de 115 millions d’euros dans le but de moderniser et améliorer les conditions de travail mais aussi de bien-être animal au sein de ces établissements, rappelle le ministère.

La position de Culture Viande

Culture Viande a exprimé son souci que les abattoirs soit mis sur un pied d’égalité sur le plan sanitaire et du traitement des animaux, quels que soient leur taille et leur statut, et qu’ils soient accompagnés selon le principe de réalité économique. « Les abattoirs sont des outils de valorisation mais ne sont qu’un morceau du puzzle, souligne Paul Rouche. Il faut aussi accompagner l’élevage ». Et de mentionner « la très forte décapitalisation du cheptel bovin ; 343 000 bovins laitiers perdus en six ans, 500 000 bovins allaitants » ; « le recul de l’abattage de bovins de 4,5% en 2022 et de 1% par mois depuis le début de l’année 2023 » ; « le recul de l’abattage de porcs de 6 % depuis début 2023 ; qui pourrait monter à 8 % en 2023 » ; « le recul de 10% des abattages d’ovins sur le 4 premiers mois de 2023 ».

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