2,2 milliards d’euros pour les protéines alternatives européennes en 2021
Les investissements sur les protéines alternatives en Europe auraient atteint 2,2 milliards d’euros en 2021, selon GFI. Les fonds sont concentrés sur les alternatives végétales, fermentation et viande de culture étant plus anecdotiques.
Alors que les principaux acteurs des protéines alternatives sont américains, le Vieux Continent n’est pas en reste puisqu’il y a investi plus de 2,2 milliards d’euros en 2021, selon le bilan du Good Food Institute (GFI). Avec plus de 1,9 milliard d’euros, les entreprises de protéines végétales se taillent la part du lion des investissements du secteur, c’est six fois plus qu’en 2020.
La viande de culture a récolté 123 millions d’euros, le triple de 2020. La fermentation recueille 112 millions d’euros, le double de l’an dernier. Certes, ce rebond apparaît après une année 2020 plombée par la pandémie, mais les sommes en jeu restent colossales puisque les seuls investissements de 2021 représentent près de 19 % de ceux des vingt dernières années cumulées.
Les opérations de capital-risque ont laissé la place à d’autres formes d’investissement
S’il est bien un signe de consolidation et de maturation du marché des protéines alternatives en Europe, c’est que les opérations de capital-risque, souvent pratiquées par des start-up, ont laissé la place aux fusions-acquisitions et aux introductions en Bourse.
En France, laiteries et start-up investissent
Danone a investi 16,5 millions d’euros pour faire du site de sa marque Alpro, à Issenheim (Haut-Rhin), « le plus grand site de production de boissons végétales pour le groupe en Europe », et produire 70 000 tonnes par an. Côté start-up, Umiami a levé 2,3 millions d’euros pour proposer des substituts de volailles et poissons sous marque blanche. En avril 2022, elle conclut un nouveau tour de 26,5 millions d’euros, c’est la plus grosse série A d’Europe sur le marché des viandes végétales. Elle vise une usine en 2023.
Algama Food devrait commencer à commercialiser cette année des alternatives végétales aux produits de la pêche et de l’aquaculture, l’entreprise a, l’an dernier, reçu 2 millions d’euros de subvention en remportant l’appel à projet FEAMP 2020 Blue Economy Window.
Si les alternatives de culture sont peu représentées dans l’Hexagone, la fermentation de précision prend son envol. Triballat Noyal a notamment investi 1,7 million d’euros dans le projet ZymoFood. La start-up lyonnaise Bon Vivant s’est démarquée début 2022 en levant 4 millions d’euros pour développer des alternatives au lait de vache par la fermentation. Les protéines récupérées sont identiques à celles du lait de vache, mais « sans lactose, sans cholestérol, sans antibiotiques et avec un impact environnemental bien moindre », assène l’entreprise.
Espagne, Royaume-Uni et Allemagne sont remarqués
Les investissements dans les protéines alternatives en Espagne ont atteint 26 millions d’euros en 2021, contre seulement 490 000 euros en 2020. La start-up barcelonaise Heura, spécialisée dans les alternatives végétales à la viande, a ainsi levé près de 16 millions d’euros lors de son premier tour d’investissement ouvert au public, qui a notamment séduit des footballeurs internationaux.
Au Royaume-Uni, on peut retenir la levée de fonds de 19 millions d’euros de la start-up Ivy Farm qui vise à produire du porc de culture d’ici à 2023. Le berlinois Veganz a, quant à lui, réussi son introduction à la Bourse de Francfort, levant 34 millions d’euros pour construire un site et continuer son expansion.
Le géant de la viande brésilien JBS s’est, lui aussi, installé en Europe, avec le rachat du troisième producteur européen de substituts de viande à base végétale le néerlandais Vivera, pour 341 millions d’euros, puis le spécialiste espagnol de la viande de culture BioTech Foods.