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Bio
Lait bio : un palier difficile à franchir

Collecte dynamique et achats des ménages moroses assombrissent le marché du lait bio. 

Les achats de produits laitiers bios reculent
Les achats de produits laitiers bios reculent
© Jean-Charles Gutner Archives

Ces derniers jours, les médias généralistes se sont fait écho des difficultés de la filière laitière biologique. Une situation qui couve depuis plusieurs mois, comme nous vous le décryptions dans le Laiterie Mag de février.

Une collecte de lait bio en hausse de 11 %

Au premier semestre 2021, la collecte française de lait bio a presque atteint 640 millions de litres, soit 11 % de plus que sur la même période de l’an dernier, selon FranceAgriMer. Un dynamisme qui s’explique par la hausse des conversions, notamment dans le Grand Ouest et le Massif Central et par une météo favorable, qui a permis une bonne pousse de l’herbe et donc une bonne production. Les volumes supplémentaires ont surtout été dirigés vers la fabrication de matière grasse, beurre (+9,3 % au premier semestre) et crème conditionnée (+15,5 %), les deux produits les plus recherchés puisque la France est plutôt déficitaire en matières grasses, que ce soit en lait bio ou en conventionnel. Les fabrications de fromages au lait de vache ont aussi progressé de 5,5 % sur la période. Le séchage de poudre de lait a reculé de 3,5 % et les fabrications de lait liquide conditionné se sont repliées de 3,7 % en comparaison avec un premier semestre 2020 dynamique, le premier confinement ayant fait décoller la demande. 

 

Seuls les desserts frais bio résistent

A l’inverse, sur les sept premiers mois de 2021, les achats des ménages de produits laitiers bios sont franchement mal orientés, avec plusieurs segments où le bio performe moins bien que le conventionnel, selon les données Kantar rapportées par FranceAgriMer. C’est le cas en lait de consommation liquide (-9,7 % pour le bio, -6,4 % pour le conventionnel), en fromage frais (-16,1 % en bio, -3,3 % en conventionnel), en beurre (-5,8 % en bio, -4,8 % en conventionnel) en crème (-12,5 % en bio, -3,6 % en conventionnel) et en fromage (-6,6 % en bio, -2,8 % en conventionnel). Deux exceptions : les yaourts, où le bio limite mieux la casse que le conventionnel (-3,5 % contre –4,7 %) et les desserts frais, où le bio est même moteur de croissance (+7,7 % en bio, +0,2 % en conventionnel), grâce à des lancements.

La consommation en berne ne permet pas l’utilisation des volumes supplémentaires de lait produit. D’où des déclassements importants, surtout au printemps dernier, période tendue pour la filière chaque année.  

Un marché proche de sa maturité ?

Dans ce contexte, le prix réel payé à l’éleveur stagne, selon les données de FranceAgriMer (460,55 euros/1000 litres en cumul au premier semestre), mais une tendance baissière est attendue à court terme et les industriels continuent de freiner les conversions. 

 

Alors que le marché semble approcher de sa maturité, les perspectives économiques assombries par la crise sanitaire complique sa montée en gamme et sa segmentation. Une transition difficile que le lait n'est pas la seule filière à affronter, c'est aussi le cas en œufs par exemple.

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