BIO
Œufs bio : la production a progressé trop rapidement
La production française d’œufs bio a bondi de 15 % en 2020. Si la pandémie, en concentrant les ventes vers la consommation à domicile, a permis d’absorber une bonne part de la croissance de l’offre, le marché n’en reste pas moins déséquilibré.
La production française d’œufs bio a bondi de 15 % en 2020. Si la pandémie, en concentrant les ventes vers la consommation à domicile, a permis d’absorber une bonne part de la croissance de l’offre, le marché n’en reste pas moins déséquilibré.
Fin 2019, les opérateurs ont mis de nombreuses poulettes bio en place. En 2020, la production d’œufs de code 0 a ainsi progressé de 15 % par rapport à l’année précédente, selon le Synalaf. Une hausse de l’offre qui ne s’est pas faite sans heurts. Plusieurs opérateurs rapportaient au premier trimestre déclasser leurs œufs vers le code 1, voire changer l’alimentation des poules pour les passer en plein air. Puis est venue la pandémie. Les restaurants, peu utilisateurs d’œufs bio, ont fermé, et la consommation s’est déplacée vers le domicile, le secteur le plus friand de code 0. Les volumes vendus ont fortement progressé (+15,7 %, selon Iri ; +16,9 %, selon Kantar). Néanmoins, plusieurs opérateurs ont régulièrement rapporté aux Marchés rencontrer des lourdeurs dans le commerce, et certains estiment que le marché de l’œuf bio atteint un palier.
Beaucoup d’inconnues pour 2021
Une prudence qui se reflète dans les mises en place, stables en 2020, selon le Synalaf. Au premier trimestre, seules les bonnes ventes liées aux promotions de la Chandeleur ont permis de maintenir le marché à flot, plusieurs opérateurs rapportent désormais trouver trop d’œufs sur le marché par rapport à leurs besoins. La fermeture de toutes les cantines scolaires a aussi privé le marché d’un débouché régulier.
Pour la filière, la période est tendue, d’autant plus qu’elle est tout autant concernée par la flambée des coûts alimentaires que l’œuf conventionnel. En outre, la nouvelle réglementation bio induit de nouvelles charges qui vont s’accentuer au rythme de son application. Alors que les négociations commerciales ont été tendues avec la GMS, qui voit en l’œuf bio un produit d’appel, l’amont s’alarme.