Label Rouge, IGP : les jeunes boudent-ils les aliments sous SIQO ?
L’INAO cible les jeunes à travers une campagne de communication. La consommation a du mal à se maintenir, notamment en bovin IGP et Label rouge.
L’INAO cible les jeunes à travers une campagne de communication. La consommation a du mal à se maintenir, notamment en bovin IGP et Label rouge.
« Nous allons lancer une campagne de communication à destination des jeunes », annonce Philippe Brisebarre, président de l’INAO (Institut National des Appellations d'Origine), mardi 8 octobre lors d’une conférence de presse à Paris. Pour la directrice Carole Ly, cette cible n’est pas anodine « plusieurs enquêtes révèlent que les signes d’identification de qualité et de l’origine (SIQO) sont relativement connus chez les jeunes mais qu’ils consomment peu ces produits ».
« C’est une fausse idée de penser que les produits sous SIQO sont des produits de luxe »
La campagne sur les réseaux sociaux qui débutera fin novembre avec un temps fort lors de la semaine de qualité (1er-7 décembre) est « nécessaire pour réexpliquer l’importance des produits sous SIQO aux consommateurs de demain. C’est une sorte d’éducation à l’alimentation ».
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L’Inao vante le rapport qualité-prix
« C’est une fausse idée de penser que les produits sous SIQO sont des produits de luxe. Certes ils sont un peu plus chers en raison des coûts de production et de contrôle plus élevés mais le rapport qualité-prix y est », souligne la directrice de l’INAO. « L’écart de prix est de 15 à 20 % entre le poulet standard et le poulet Label rouge, à la faveur du poulet SIQO », estime Carole Ly. « La viande de porc SIQO est 20 % plus chère qu’en standard », évalue Dominique Huet, présidente du CN IGP LR STG (comité national des indications géographiques protégées, des Labels rouges et des spécialités traditionnelles garanties).
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Quid de la consommation sous SIQO
« Nous espérons au moins stabiliser la consommation grâce à cette campagne », explique Dominique Huet. En 2022, les volumes commercialisés en volaille SIQO (hors bio) ont baissé de 20 % en 2022 sur un an, comme en 2019 et 2020. Pour les œufs SIQO (hors bio), la chute est encore plus marquée, - 34 % en volume et -38 % en valeur au regard de 2021. Toutefois, pour l’ensemble des viandes sous SIQO (hors bio et hors filière volaille), les volumes ont légèrement augmenté (+1%) en 2022 au regard de 2021. En fait, l’augmentation significative de la consommation de certaines viandes IGP Label rouge a compensé le fort recul en bovin IGP (-27 %) et en bovin Label rouge (-6 %).
La croissance a aussi diminué pour les produits laitiers SIQO, - 3 % en volume mais ont augmenté en valeur (+3 %). En fromage AOP, soit 89 % de la production fromagère sous SIQO, les tonnages commercialisés ont fléchi de 4,3 % entre 2020 et 2021.
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