Production
« L’agriculture bio s’organise partout en France »
Tirée par la consommation, la production française en agriculture biologique progresse dans toutes les filières. Elle représente désormais 8,5 % de la surface agricole utile et le secteur emploie plus de 10 % des agriculteurs français.
Tirée par la consommation, la production française en agriculture biologique progresse dans toutes les filières. Elle représente désormais 8,5 % de la surface agricole utile et le secteur emploie plus de 10 % des agriculteurs français.
En 2019, le marché biologique français a poursuivi sa dynamique de progression avec un chiffre d’affaires avoisinant les 12 milliards d’euros, en hausse de 13,5 % par rapport à 2018, a annoncé l’Agence bio lors d’une conférence de presse organisée le 9 juillet.
Loin d’augmenter la part des importations, restée stable à 33 %, la consommation a au contraire tiré la production française. « Elle a contribué à structurer les filières. L’agriculture bio s’organise partout pour y répondre », s’est réjoui Philippe Henry, président de l’Agence bio.
8,5 % de la SAU française
Selon les données de l’organisme, les surfaces biologiques converties et en conversion (un quart de la superficie) sont estimées à 2,3 millions d’hectares, soit 8,5 % de la surface agricole utile (SAU) de l’Hexagone. Avec un doublement des surfaces en cinq ans, la France devient le deuxième pays européen à utiliser l'agriculture biologique derrière l’Espagne.
« Toutes les productions sont en progression avec quatre secteurs intéressants en conversion », note Philippe Henry : la vigne, dont les surfaces progressent de 23 % en un an, les légumes frais (+20 %), les grandes cultures (+17 %) et les vergers (+16 %).
Côté production animale, la conversion et l’installation d’élevages porcins et avicoles en zone biologique conservent leur dynamique avec des progressions de 18 % pour les poules pondeuses et de 27 % pour les cheptels de truie. L’élevage bio des poulets de chair est, quant à lui, moins dynamique, tout comme les cheptels de vaches laitières et de chèvres, en témoigne le ralentissement de conversion des surfaces fourragères.
Au total, c’est plus de 5 500 exploitations supplémentaires qui se sont engagées dans l’agriculture biologique entre 2018 et 2019 (+13,4 %), portant l’emploi agricole biologique à plus de 10 % des agriculteurs français. Les chiffres montrent aussi qu’une fois engagés dans le biologique, les producteurs ne font pas marche arrière. Moins de 4 % quittent le mode de production biologique, dont la moitié repart en conventionnel et l’autre moitié cesse toute activité agricole. L’aval s’organise également avec 19 311 opérateurs de transformation, soit une progression plus forte qu’en 2018 (+16 % après +13 %).
Les objectifs gouvernementaux seront difficiles à atteindre
Le président de l’Agence bio a malgré tout reconnu qu’il serait « difficile » d’atteindre les 15 % de SAU d’ici à 2022, objectif du gouvernement pour la fin du quinquennat. « Il faudrait quasiment doubler les conversions dans les deux prochaines années », a-t-il développé. Toutefois, l’agence appelle la France à poursuivre ses efforts et être un moteur important à l’échelle européenne qui vise 25 % de SAU dédiée au biologique dans le cadre de la stratégie De la ferme à la table. Pour soutenir la structuration des filières françaises biologiques, l’Agence bio finance des projets à travers le Fonds Avenir Bio. Renforcé dans le cadre du programme Ambition Bio 2022, il est doté de 8 millions d’euros par an.