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Œufs et ovoproduits
Progression des achats d’œufs d’élevages au sol et d’ovoproduits de poules élevées en plein air

Les consommateurs plébiscitent les œufs de poules élevées au sol cette année 2021, tandis que les IAA augmentent leurs achats d’ovoproduits à base d’œufs de poules élevées en plein air. Les alternatives aux cages progressent en élevages.

Pour apprécier l’évolution des achats d’œufs de poules élevées au sol, de code 2, en magasins, la solution est de sauter l’année 2020 qui fut exceptionnelle pour cause de confinement et de report de la consommation hors domicile à la maison. C’est ce que fait l’interprofession de l’œuf et des ovoproduits, le Comité national de promotion de l’œuf (CNPO), dans son bilan annuel.

L’interprofession observe ainsi une évolution flagrante entre les huit premiers mois de 2019 et les huit premiers de 2021 : les consommateurs ont acheté près de trois fois plus d’œufs de poules élevées au sol (tagués « 2 ») ; la progression est de 175 % de source IRI. Désormais, 14 % des œufs achetés par les ménages sont des œufs issus d’élevages au sol. Ils restent quand même derrière les œufs bio (22 %) et les œufs de plein air (hors label Rouge) qui avec 29 % des achats des ménages représentent toujours la plus grosse part du marché de détail.

Les œufs issus d’élevages au sol sont jugés plus respectueux du bien-être des poules que les élevages en cages aménagées par 84 % des Français interrogés en mai 2021 par le CSA pour le CNPO. Et 71 % des personnes interrogées ont estimé que le développement de ce type d’élevages alternatifs était souhaitable en complément des élevages de plein air et bio.

Ces évolutions se mesurent dans un contexte de marché en croissance de l’œuf coquille entre 2019 et 2021 : si les achats des ménages sont logiquement en recul de 9,7 %, par rapport à 2020 sur les 8 premiers mois, ils sont en progression de 2,8 %, par rapport à la période équivalente de 2019.

Le marché de l’œuf bio peut encore évoluer

S’agissant des achats d’ovoproduits par les industriels (voir graphique), l’évolution a été mesurée entre le premier semestre 2020 et le premier semestre 2021. Ce sont les ovoproduits d’œufs de poules élevées en plein air qui ont le plus progressé, passant de 22,7 % des ovoproduits vendus par les casseries et transformateurs à 27,1 %. Les œufs de poules élevées en plein air sont un peu au-dessus des œufs de poules élevées au sol (26,3 %) au premier semestre 2021. Les ovoproduits destinés à l’industrie restent majoritairement issus d’élevages en cages aménagées (44,9 %).

L’offre alternative de produits élaborés d’œufs en restauration

La consommation en restauration hors domicile est, pour sa part, largement dominée par les ovoproduits d’œufs de poules élevées en cages aménagées au premier semestre 2021 (83,7 %). Les modes d’élevage qui ont progressé en restauration sont le bio (passant de 2,4, en 2020, à 4,3 %, en 2021) sur le semestre.

Le label Rouge s’y est fait une place aussi (1,5 %), alors que la part du plein air a reculé de 7 à 4,2 %. En effet, cette année 2021 marque le démarrage de la production d’ovoproduits liquides issus d’œufs label Rouge. Le catalogue de Cocotine contient des produits élaborés d’œufs d’élevages de plein air, au sol et bio. En revanche, il semble que l’offre alternative d’Ovoteam pour la restauration se décline uniquement en bio et plein air.

Le CNPO considère que le marché de la restauration n’est pas encore revenu à un niveau normal.

L’élevage français a largement dépassé son objectif d’atteindre 50 % de productions alternatives en 2022. Début septembre 2021, 64,5 % des poules pondeuses étaient élevées hors cages aménagées, selon la base de données avicole. Les poules élevées en plein air (hors signes officiels) représentaient 23 % de la production (contre 18 % en 2019) et le plein air label Rouge, 6 % (5 % en 2019). L’élevage au sol a considérablement progressé, passant de 13, en 2019, à 20 %, début septembre 2021.

Le bio a progressé de 16 à 18 %, début septembre 2021. Est-il allé trop vite par rapport au marché ? Philippe Juven, président du CNPO, se garde de considérer que le marché de l’œuf bio sature. « Le marché de l’œuf bio peut encore évoluer », estime-t-il.

Dans l’immédiat, le CNPO préconise trois adaptations possibles pour ajuster l’offre et la demande actuelles : accentuer la percée en restauration, faire des promotions et allonger les périodes de vide sanitaire en élevage.

Coûts actuels et à venir

Un autre fait notable de l’année 2021 pour la filière œuf est l’augmentation, qui se poursuit, des matières premières alimentaires qui entrent pour 60 % dans le coût de revient d’un œuf. Le CNPO espère que la loi Egalim 2 va aboutir et permettre une meilleure prise en compte des coûts de production variables.

Les discussions dans le cadre de l’interprofession battent leur plein au sujet du financement des nouvelles techniques alternatives permettant d’éviter de tuer les poussins mâles sortant de l’œuf. Ces discussions ont lieu entre les différents maillons de la filière et les distributeurs qui font partie du CNPO. « Il s’agira d’être prudent à l’égard du consommateur, parce que même si les prix de détail de l’œuf ont peu augmenté ces dernières années, les budgets des ménages vont être un peu serrés », prévient Philippe Juven.

Une faiblesse de l’interprofession est l’absence de représentants de la restauration, ainsi que des industries utilisatrices d'ovoproduits.

C’était la journée mondiale de l’œuf

La 25e édition de la journée mondiale de l’œuf était le 8 octobre. En France, l’interprofession CNPO avait suscité des animations pour petits et grands. Elle a notamment organisé un grand quiz familial du 11 au 15 octobre sur sa page Facebook suivie par une communauté de près de 25 000 personnes : @fandoeufs. Les Œufs de France ont édité à 100 000 exemplaires un tout nouveau livret destiné aux enfants expliquant la production, la conservation, les façons de cuisiner les œufs. Ce livret est dans un premier temps distribué par les restaurants EuroToques participant à l’évènement.

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