Aller au contenu principal

Légumineuse
Natup relocalise la production de la lentille verte en Normandie

Tendance et facile à cultiver, la lentille a séduit les adhérents du groupe Natup. Elle répond à une volonté de diversification de l’entreprise Lunor et des agriculteurs pour la rotation de leurs cultures.

Ensachage des lentilles à Lunor. © Natup
Ensachage des lentilles à Lunor.
© Natup

L’objectif de la relocalisation des cultures est de développer davantage les protéines végétales et d’augmenter les transformations sur le territoire français avec une valorisation agronomique et économique des productions. La relocalisation de la production de lentilles en Normandie est un projet qui a été mis en place dans les cultures à partir de 2018 par la coopérative Natup, née de la fusion de Cap Seine et Interfaces.

L’entreprise Lunor, fusionnée au sein de Cap Seine en 2013, vendait déjà des lentilles vertes cuites à la vapeur et cherchait à s’approvisionner en circuit court, origine France. Cette relocalisation est en adéquation avec la demande des agriculteurs sur le territoire, qui souhaitent avoir un large catalogue de productions afin de minimiser les risques agricoles. En effet, certaines zones ne produisent plus que du blé, orge et colza. Ils veulent ainsi diversifier leur rotation des cultures.

Pourquoi choisir la lentille ?

Cette lentille est un produit qui s’insère dans la tendance alimentaire actuelle des protéines végétales et du local dans l’assiette. Le choix s’est porté sur la variété de lentilles vertes anicia. De Nutri-score A, elle a un bon profil nutritionnel et possède des qualités gustatives. La lentille se conserve bien. C’est un produit qui supporte la cuisson vapeur de Lunor.

Semée à la mi-mars, la lentille résiste bien aux variations de température et possède un avantage agronomique et économique. « On est sur une production qui est très performante avec un prix fixe, qui nécessite très peu d’intrants, un bon précédent pour le blé, cette performance doit s’inscrire dans le temps d‘un point de vue écologique et agronomique. Son évaluation est pluriannuelle », a précisé Pierre Ouvry, directeur agricole de Natup, lors d’un entretien. C’est une culture à faible empreinte carbone.

Le prix payé à l’agriculteur s’élève à environ 500 euros la tonne de lentilles vertes. En 2018, la production des lentilles vertes en Normandie représentait 50 hectares, 300 hectares en 2019 et 394 hectares en 2020. Aujourd’hui, on compte une cinquantaine de producteurs de lentilles en Normandie (210 hectares en moyenne en 2021). Les agriculteurs sont en attente d’une demande d’augmentation des volumes par Lunor.

Une production très performante avec un prix fixe

Il faut des installations spécifiques afin d’être capable de trier les lentilles. « La transformation nécessite une qualité irréprochable, une bonne homogénéité, il y a un gros travail de calibrage pour passer d’un poids brut à un poids net. C’est un moyen de valoriser les outils coopératifs », a ajouté Pierre Ouvry.

Lunor décide des quantités et de la qualité des lentilles à produire. Si besoin, son approvisionnement en lentilles peut être complété par d’autres fournisseurs français. Lunor distribue ses produits en GMS, en restauration hors domicile et collective. En mettant en avant l’origine France des lentilles, depuis trois ans, l’entreprise a pu valoriser ses produits auprès des GMS. Elle espère que d’autres canaux de distribution y trouveront aussi un intérêt.

Une ambition forte de Natup de valoriser d’autres cultures

« Nous avons la culture de colza ou encore d’autres céréales comme l’orge de brasserie d’hiver ou de printemps ainsi que la culture du blé dur normand qui sont contractualisés », a annoncé Pierre Ouvry. Des essais sont en cours sur des nouvelles filières à développer, le sorgho et le lupin, dédiées à l’alimentation animale. Les adhérents sont intéressés, là encore il y a plus de demandes que d’offres. La culture de soja et de graines de chia commence à se développer sur le territoire français pour l’alimentation humaine. Des essais se poursuivent également avec la lentille noire, la lentille corail et le bio. Le groupe recherche l’optimum dans la production pour la gestion des risques et l’optimum gustatif pour vendre ces produits.

Les plus lus

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Zonage IAHP en Bretagne sur la plateforme PIGMA
Grippe aviaire : la France passe en risque élevé

Alors que la Bretagne compte 9 foyers de grippe aviaire depuis mi-août, c’est toute la France qui passe en niveau de risque…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

un poing géant aux couleurs du brésil écrase un tracteur
Mercosur : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif » s'alarment quatre interprofessions agricoles

Les interprofessions de la viande bovine, de la volaille, du sucre et des céréales étaient réunies aujourd’hui pour réaffirmer…

photo Eric Fauchon
« Le marché des produits halal a connu un fort ralentissement ces derniers mois » 

Les consommateurs des produits halal se sont détournés de la GMS en période d’inflation, fait rare pour ce segment qui a connu…

Pourquoi les prix du beurre ne dégonflent pas encore

Une collecte européenne meilleure que prévu, voilà qui aurait dû conduire à un tassement des prix du beurre. Ce n’est pas le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio