L’inflation menace les ventes de lapin
Avec la hausse des coûts de l’aliment, le prix du lapin s’est renchéri. De quoi compliquer les ventes pour ce produit de niche.
Avec la hausse des coûts de l’aliment, le prix du lapin s’est renchéri. De quoi compliquer les ventes pour ce produit de niche.
La cotation nationale du lapin atteint un niveau record en début d’année. En cumul des dix premières semaines 2022, le prix français se place près de 10 % au-dessus de son niveau de 2021, même période. Une tendance qui se retrouve également chez nos voisins européens, avec des prix du vif qui affichent des hausses supérieures à 10 % en Italie et 4,9 % en Espagne. En cause, la flambée du prix de l’aliment qui pèse pour 50 % du coût de production du lapin sortie élevage. L’indice Itavi du coût des matières premières dans l’aliment lapin a bondi en mars de 8,6 % sur un mois et de 10,5 % en un an. « Pour la filière cunicole, ce ne sont pas les mêmes types de matières premières utilisés qu’en volaille. En 2021, on part déjà sur une base de prix de matières premières plus élevée en lapin qu’en volaille, avec une progression qui s’accélère depuis début 2021 », explique François Cadudal, lors du webinaire organisé par l’Institut technique de l’aviculture (Itavi) sur la filière lapin.
Mieux valorisé que la volaille
Toutefois, face à ces niveaux de prix élevés, certains professionnels s’interrogent sur la tenue de la consommation en 2022. La filière pourra-t-elle encore une fois répercuter de nouvelles hausses tarifaires, sans que les achats des ménages ne décrochent trop ? Et ce, d’autant plus que la déconsommation de lapin se poursuit depuis plusieurs années. « Pour arrêter de s’alarmer, il faut considérer que le lapin est un produit de niche, on n’est pas sur un produit de base pour lequel la valeur progresse plus lentement. L’importance, c’est la valorisation », analyse François Cadudal. En effet, entre 2019 et 2021, les prix de la volaille (toutes espèces confondues) ont augmenté de 2 à 3 % alors que la valorisation du lapin a été plus importante, allant jusqu’à 8 % pour les découpes. Une note encourageante pour la filière. Par ailleurs, la consommation n’a reculé que de 5 % en 2021, alors que le repli était bien plus fort les années précédentes. Dans ce contexte, l’Itavi prévoit une baisse moins marquée de la production en 2022, d’environ 4 %, contre 7 % en 2021.
en chiffres
+10,5 %
Hausse du prix de l’aliment en mars 2022/mars 2021.
+10 %
Hausse du prix du vif en France en cumul 10 semaines 2022/2021.
-4 %
Baisse de la production en 2022, selon l’Itavi.