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Volaille en Ukraine : « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une forte pénurie de main d’œuvre »

Au début de la guerre en Ukraine, l’activité a fortement été perturbée. Témoignage d'un entrepreneur français dans le secteur de la volaille. 

entrepreneurs français en ukraine
Clément Coussens à gauche, Pascal Hieronimus au centre et Gérald Thomasset à droite. Les trois entrepreneurs français en Ukraine, en guerre, font part de leur expérience lors d'une conférence au Space 2024.
© Sheila Kolani

Au Space 2024, deux entrepreneurs français de la volaille ukrainienne, dont Gérald Thomasset, ont témoigné des conséquences de la guerre en Ukraine sur leur activité professionnelle. Le fondateur et dirigeant de LPU, entreprise dans l’élevage, l’abattage, la découpe et l’emballage de produits élaborés de viande de volaille, n’a pas eu d’autre choix que “d’abattre une partie de ses canards pour protéger son cheptel” au deuxième jour de la guerre.  

Lire aussi : Volaille : Comment, malgré les quotas, l’Ukraine continue d’exporter vers l’UE

Distribution du stock  

“Nous avons complètement arrêté notre activité à Boutcha au nord de Kiev, très touché au début du conflit. Nous avons décidé de distribuer nos stocks de viande dans les villages autour de notre site de production”, témoigne Gérald Thomasset. Au total, 15 à 20 tonnes de viande ont été données. L'entrepreneur estime à 18 000 le nombre de canards perdus. “Nous avons aussi des pertes en poulet”.

Lire aussi : Rien n’arrête le poulet ukrainien à l’export  

Du matériel fortement endommagé  

Gérald Thomasset a ensuite quitté l’Ukraine pour la France. “ A mon retour mi-mai 2022, j’ai constaté que le site de transformation avait brûlé. Même chose pour l’élevage. Nous avons aussi été volé”, se désole l’entrepreneur français installé en Ukraine depuis 28 ans.  

Une forte pénurie de main d’œuvre  

“Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une forte pénurie de main d’œuvre. Il y a toujours eu du manque de personnel mais actuellement c’est plus compliqué”, souligne Gérald Thomasset. Il estime entre 6 et 7 millions le nombre de travailleurs ayant quitté le pays, ceux qui se cachent et ceux partis au front.  

Lire aussi : Agroalimentaire en Russie : les importations ont chuté depuis la guerre, pas les exportations

Retour de l’activité  

Cependant, l’entrepreneur qui a intégré le foie gras dans ce pays d’Europe de l’Est a repris son activité. “On nous a demandé du foie gras et des volailles haut de gamme”, explique Gérald Thomasset. “Aujourd’hui, l’activité a repris. Cependant les prix restent toujours élevés malgré la baisse du prix de l’aliment”, souligne Gérald Thomasset.  

L'entrepreneur réalise actuellement plusieurs investissements dont un de 200 000 euros dans la construction de bâtiment d’élevage pour les reproducteurs. “La guerre nous contraint à faire des changements rapidement”.  

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