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Viande, volaille, lait, comment ont évolué les marges des entreprises agroalimentaires ?

Alors que les prix des produits animaux ont nettement progressé en 2022, l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) montre une dégradation des marges des entreprises agroalimentaires du secteur. 

un écran d'ordinateur à son bureau sur lequel on voit des graphiques. sur le bureau des papier et des calculatrices.
Alors que les marges nettes des IAA des productions animales étaient globalement en baisse en 2022, les marges brutes ont progressé en 2023
© Généré par l'IA

Le rapport 2024 de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM), publié ce 19 juillet par FranceAgriMer, s'inscrit dans un contexte marqué par le retour de l'inflation depuis fin 2021. L'OFPM étudie 36 produits représentatifs de 10 filières alimentaires, couvrant environ la moitié de la consommation alimentaire française en valeur. Le rapport se concentre sur les données les plus récentes : 2023 pour les prix et marges brutes, 2022 pour les marges nettes. 

Lire aussi : Filière viande : 20 % des sites d’abattages pourraient fermer d’ici 2035

Des marges nettes très basses pour les abattoirs de porc en 2022

Pour la filière porcine, les marges nettes du premier maillon de transformation, c’est-à-dire les abattoirs, « sont historiquement faibles » en 2022, écrit l’OFPM. Au niveau de la seconde transformation, soit les charcutiers et salaisonniers, le résultat courant avant impôt s’est dégradé. C’est le plus faible depuis 2019. A noter que la GMS a encore diminué sa marge brute sur le jambon cuit. Il s’agit d’un produit pour lequel elle tient visiblement à préserver les volumes, produit par ailleurs vendu dans le rayon charcuterie, qui est celui qui a la marge nette la plus élevée des sept rayons suivis, précise le rapport.

Lire aussi : Charcuterie-traiteur : trop de défaillances d’entreprises

En bovins, un résultat courant avant impôt en baisse en 2022

En viande bovine, dans un contexte de nette augmentation des prix des animaux en 2022, et malgré une hausse de ses prix de ventes, l’industrie a comprimé ses marges nettes sur les produits étudiés. Le résultat courant avant impôt régresse légèrement, à 0,05 €/kg de carcasse traité par l’abattage découpe, contre 0,06 €/kg en 2021. Du côté de la GMS, où les marges nettes sont généralement négatives dans le rayon boucherie, on observe une stabilité ou une diminution en 2022. En 2023, les marges brutes progressent pour tous les maillons de la chaîne, néanmoins l’OFPM ne publiera les marges nettes que l’an prochain.

Lire aussi : Viande : Où sont les abattoirs menacés de fermeture en France, et pourquoi ?

En volaille, un net rebond des marges industrielles en 2022

En volaille, l’OFPM décrit une progression de la marge brute et un doublement du résultat courant avant impôt des industries en 2022, alors, qu’à l’inverse, la marge de la GMS s’est tassée.

Lire aussi : Est-ce possible de produire une alimentation à bas prix en France ?

Une rentabilité en baisse dans l’industrie laitière en 2022

Du côté de l’industrie laitière, 2022 était une année de forte hausse des prix des produits laitiers industriels. Pour autant, la marge brute est restée assez stable. Si le chiffre d’affaires progresse en valeur, l’OFPM montre une rentabilité qui diminue. 

Lire aussi : Face à la baisse de la collecte, l’industrie laitière doit être « proactive », enjoint la Rabobank

2022, année noire pour les entreprises de poissonneries 

Pour les produits de la mer, on note une année 2022 très difficile pour les entreprises de poissonnerie qui ont vu leur marge nette diminuer de plus de la moitié dans un contexte de forte hausse des achats et des charges et de baisse du chiffre d’affaires. 

Lire aussi : Poisson : « La déconsommation des produits de la mer est alimentée par les discours sur les prix en hausse »

En 2023, un effet de rattrapage

De nombreuses entreprises avait comprimé leurs marges pour amortir l’inflation en 2022, avec des taux de profitabilité en baisse, sauf en volaille. 2023 a permis « un effet de rattrapage » écrit l’OFPM. La hausse des prix au détail est en effet à relier avec le redressement des marges de l’aval. La hausse des prix de la matière première agricole compte pour 10,7 points sur les 19,7 points d’inflation subis en 2022 et 2023, le reste est porté par le redressement des marges brutes de l'aval. À noter, si ces marges brutes ont progressé, certaines charges ont aussi augmenté, par exemple les salaires, pour connaître l’évolution des marges nettes il faudra attendre un an et la prochaine publication de l’OFPM.

Consulter le rapport 

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