Viande bovine : le Vietnam, ce marché dynamique qui échappe à l’Union européenne
Les importations de viande bovine sont en plein essor au Vietnam, mais L’Europe n’en tire pas profit.
Les importations de viande bovine sont en plein essor au Vietnam, mais L’Europe n’en tire pas profit.
Les exportations mondiales de viande bovine vers le Vietnam, à l'exclusion des origines Inde et Hong Kong, ont augmenté en moyenne de 24 % au cours des trois dernières années, passant de 217 millions de dollars en 2020 à 335 millions de dollars en 2022, rapporte l’USDA. Les 100 millions de vietnamiens sont de plus en plus consommateurs de viande, avec seulement 3,8 kg/habitant et par an en 2022, mais une croissance annuelle attendue à 5 %. Or la production locale reste très artisanale, l’engraissement est incomplet et la viande, est vendue avec un respect limité de la chaîne du froid et sans traçabilité. Les produits importés, certes plus onéreux, sont donc de bien meilleure qualité.
D’où vient la viande bovine consommée au Vietnam
La production locale ne fournit que 45 % de la consommation. Le pays importe de la viande bovine en provenance d’Inde (du buffle, appelé carabeef), mais aussi de la viande européenne, américaine, canadienne, japonaise, néo-zélandaise, et australienne. Les flux en provenance de Jong Kong sont des réexportations. La viande locale est vendue sur les marchés et dans les gargotes, la viande importée l’est dans les supermarchés, les hôtels et restaurants.
Si l’Union européenne fait partie des principaux fournisseurs du Vietnam, elle ne profite pas de la croissance du marché. Ainsi, alors qu’en 2019 et 2022, les envois australiens ont bondi de 28 %, les américains de 20 % et les exportations canadiennes ont été multipliées par 17, les expéditions communautaires ont reculé de 33 %.
Pourtant l’Europe est avantagée face aux États-Unis
Le Vietnam s’est engagé dans 16 accords bilatéraux de libre-échange, notamment avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Union européenne (en 2020) dans le cadre desquels la viande bovine importée bénéficie de droits de douane très limités. Celle importée des autres pays est soumise à 30 % de taxe, c’est le cas de la viande issue des États-Unis. Mais si le bœuf européen est plus compétitif que l’américain, le manque de constance de l’offre, avec des risques de manque, et la baisse des volumes produits sur le vieux continent limitent les opportunités communautaires.