Viande bovine : le Mercosur jouera aussi sur l’image
L’Institut de l’élevage vient de publier un bilan des impacts de l’accord conclu entre l’Union européenne et le Mercosur sur le marché français et européen des ruminants. Un des principaux risques identifiés est celui d’un scandale sanitaire ou portant sur les méthodes de production de viande (usage d’antibiotiques comme facteur de croissance, bien-être animal, déforestation, travail esclave…), jugé « bien plus susceptible d’affecter les viandes sud-américaines comme le montre l’actualité ces dernières années », d’autant plus avec la politique menée par le président Bolsonaro. Or l’Idele juge qu’un tel scandale affecterait l’image de la viande bovine en général, importée ou non. D’autant plus que dans la restauration, la France est l’un des rares pays d’Europe à imposer l’étiquetage de l’origine, disposition, qui, en pratique, n’est d’ailleurs pas toujours respectée.
Autre crainte majeure, si les prix des aloyaux sud-américains baissaient brutalement, notamment du fait du jeu des taux de change, ou suite à une dévaluation d’une des monnaies du Mercosur, le marché des aloyaux européens serait fortement déséquilibré. De plus l’Idele précise, « une fois que le Ceta et l’accord UE-Mercosur seront entrés définitivement en vigueur, l’ensemble des volumes de ces contingents tarifaires représentera davantage que la production européenne d’aloyaux de races à viande ».