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Viande bovine : 7 chiffres à retenir de l’année 2022

Baisse de la production, flambée des prix des bovins, hausse des coûts de production et baisse des achats de viande des ménages, coup de rétroviseur sur l’année 2022.

Les prix des vaches ont flambé en 2022
Les prix des vaches ont flambé en 2022
© Virginie Pinson

2022 restera une année marquante dans les mémoires des opérateurs de la filière viande bovine. Quelques chiffres qui révèlent à quel point l’année a été exceptionnelle.

Plus d’1€/kg supplémentaire pour la vache R

A 4,32 €/kg mi-décembre 2021, la cotation de la vache viande R, entrée abattoir, s’affiche maintenant 5,40 €, c’est donc 25 % de hausse sur un an, du jamais vu. Pour le jeune bovin Viande R (hors Blondes et Parthenais), la hausse est similaire puisqu’on est passé de 4,39 €/kg à 5,34 € (+22 %).

Un plafond à 5 €/kg pour les vaches laitières

Du jamais vu non plus, la cotation de la vache Lait O a frôlé les 5 €/kg fin octobre. Un prix symbolique qui n’a finalement pas été atteint puisque la baisse saisonnière a été enclenchée dès le début novembre. Mi-décembre 2021, la vache lait O s’affichait à 3,49 €/ kg, aujourd’hui elle atteint, 4,72 €, soit une hausse de près de 35 %.

Bond de 19 % des coûts de production

L’Ipampa Viande bovin calculé par l’Idele a progressé de 19 % entre octobre 2021 et octobre 2022. L’indice prix des carburants a bondi de 20 % en un an, celui des aliments achetés de 28 %, celui des énergies et lubrifiants de 34 % et celui des engrais amendements de 79 %, ceux deux derniers postes ayant déjà considérablement augmenté en 2021. Cette hausse des coûts de production n’a pas permis aux éleveurs de profiter des prix de vente records, puisqu’ils n’étaient toujours pas assez élevés !

Des abattages en baisse de plus de 4 %

Les données d’Agreste indiquent une baisse de 4 % des abattages de gros bovins en cumul sur 10 mois, avec notamment une chute de 6,1 % pour les mâles de 8 à 24 mois. Aucune amélioration sur novembre, avec des remontées Normabev auprès d’Interbev qui étaient toujours à -4,4 % en novembre. La production recule dans toute l’Union européenne.

Le recul du cheptel s’accentue : -3,2 % en vaches allaitantes et -2,4 % en laitières

Au 1er octobre, le nombre de vaches allaitantes en France recule de 3,2 % sur un an, rapporte l’Idele. L’écart se creuse puisqu’en janvier il n’était que de 2,7 %. Même schéma dans le cheptel laitier avec un nombre de vache en baisse de 2,4 % en octobre comparé à l’an dernier, tandis que l’écart n’était que de 1,3 % en juin. « Cette réduction de cheptel n’a pas conduit à un afflux massif dans les abattoirs car elle résulte avant tout d’une très forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux (-9% /2021 sur les 4 mois de juin à septembre) », précise l’Idele. 

Rebond des importations : +23 %

Nos importations de viande bovine ont bondi de 22,8 % en cumul sur les 9 premiers mois de l’année selon les données des Douanes rapportées par FranceAgriMer. L’import alimente la consommation face à la baisse de nos disponibilités, d’autant plus que la restauration hors foyer est revenue aux achats cette année après avoir été plombée par la pandémie. On peut notamment relever le dynamisme des envois de la Pologne (+22,8 %), des Pays-Bas (+16,4 %) de l’Irlande (+16,4 %) et du Brésil (+146 % mais sur de faibles volumes, seulement 3 400 tonnes).

Les viandes surgelées en tête de l’inflation avec +32 %

Les viandes surgelées étaient la catégorie la plus inflationniste en novembre selon les calculs d’Iri, avec une hausse des prix affichée à +32,4 % ! Un record qui s’explique avant tout par la hausse des prix des gros bovins, le manque de minerai sur le marché européen mais aussi par l‘envolée des coûts de production supportés par les industriels. Main d’œuvre, énergie, transport, emballages, tous les postes flambent.

Les viandes hachées fraîches sont la deuxième catégorie alimentaire la plus inflationniste avec une hausse de 24,69 %.

Une baisse de la consommation difficile à chiffrer

Si les dépenses des ménages pour la viande augmentent, ils en achètent néanmoins moins en volume. Ainsi un Français a consommé en moyenne 1,5 kg de viande rouge en moins au premier semestre que l’année précédente, selon Kantar. En cumul sur les 9 premiers mois de l’année, les dépenses des ménages en viande hors volaille dans la boucherie artisanale ont reculé de 11,8 % par rapport à la même période de 2021, où les ventes étaient dopées par la pandémie.

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