Veau : trop de carcasses R sur le marché
Les éleveurs laitiers ont de plus en plus recours à l’insémination sexée, ce qui se traduit par une progression des naissances de mâles croisés. Sur les sept premiers mois de l’année, ce sont ainsi 336 000 veaux croisés (lait-viande) qui sont nés, soit 15 % de plus qu’en 2016 et 20 % de plus qu’en 2015. À l’inverse, les naissances de veaux de races laitières reculent de 7 % par rapport à 2016 et de 6 % par rapport à 2015, à 1,393 million d’animaux, selon l’Idele. Dans ce contexte, les intégrateurs sont contraints de mettre davantage en place de veaux croisés, faute de laitiers, d’autant que le recours à l’importation n’est pas une solution, la grande distribution cherchant à afficher le logo viande de France (né, élevé et abattu en France).
L’offre ne correspond pas à la demande
L’engraissement des veaux croisés produit des carcasses R, tandis que les laitiers fournissent plutôt des carcasses O et P. Ainsi le marché se retrouve-t-il plus largement approvisionné en carcasse R qu’il y a quelques années, alors que les besoins n’ont pas évolué. De quoi laisser les prix sous pression. Les cours des veaux rosés R ont chuté à la veille des vacances d’été, période noire pour la consommation. En semaine 38, ils s’affichaient à 5,90 €/kg, soit 5,6 % de moins qu’en 2016 et 7,2 % de moins qu’en 2015. Si les cotations des veaux rosés O n’ont pas échappé à la baisse estivale, retrouvant leurs bas niveaux de 2015, elles sont reparties à la hausse, pour s’afficher 1,9 % au-dessus des cours de l’an dernier, dans un marché réveillé par les températures plus automnales.