Aller au contenu principal

Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’œufs en magasins et une envolée des cours. La situation sanitaire est critique outre-Atlantique.

graphique de prix
Evolution des prix des oeufs aux USA, en UE, au Brésil et en Inde en €/100 kg
© Commission européenne

1 037,5 €/100 kg c’est le prix moyen des œufs à Chicago en semaine 6 ; contre 235,7 €/100 kg dans l’UE. 10 % des poules pondeuses des États-Unis ont dû être abattues pour limiter la propagation de la grippe aviaire ces trois derniers mois, récapitule le New York Times, soit 30 millions de poules. 

«Il faudra attendre des mois pour que le cheptel revienne au niveau normal »

«Il faudra attendre des mois pour que le cheptel revienne au niveau normal, autour de 318 millions de pondeuses, soit une par habitant », explique le journal américain, pointant le manque de poulettes. En effet plusieurs élevages de poulettes ont été touchés et l’article indique qu’une commande placée aujourd’hui ne sera satisfaite qu’à partir du printemps 2026. 

Lire aussi : L’Italie, plaque tournante des œufs ukrainiens

Pénurie et flambée des prix des œufs 

Beaucoup des fermes touchées ces dernières semaines alimentaient des centres de conditionnement ce qui créée des ruptures en rayon, des pénuries et incite les supermarchés à instaurer une limite pour les consommateurs. Les prix de détail ont progressé de 37 %, les magasins jouant sur leurs marges pour limiter la hausse. Mais les prix d’achats chez les grossistes avoisinent les 7 $/douzaine (6,74 €), contre 2,25 $ (2,17 €) à l’automne. Le journal prévient que la hausse n’est probablement pas finie.

graphique de prix
Prix au consommateur de la douzaine d’œufs, en $ - Source: BLS, CoBank Estimates 

La grippe aviaire est-elle hors contrôle aux USA ?

United Egg Producers, le lobby de la production a insisté auprès du Congrès et de la nouvelle administration Trump pour des mesures rapides : déployer des fonds pour des tests, et développer des vaccins. Selon l’USDA, aucun vaccin contre la grippe aviaire existant ne correspond à la souche responsable de l’épidémie aux États-Unis. Le New York Times évoque aussi, dans un autre article, un rapport du CDC sur les transmissions dans les deux sens entre chats et humains au sein d’un même foyer. Au moins 67 Américains ont été infectés par le virus H5N1. Au moins 85 chats l’ont aussi été, de nombreux récemment par de la nourriture crue contaminée. C’est la même souche qui infecte les troupeaux laitiers du pays. 

2 facteurs supplémentaires de déstabilisation du marché de l’œuf américain 

Il n’y a pas que la grippe aviaire qui déstabilise l’équilibre du marché de l’œuf outre-Atlantique, rappellent les analystes de Cobank.

  • Forte hausse de la consommation

Depuis la période 2016-2019, la consommation d’œufs par habitant a bondi de 20 %, pour atteindre 300 œufs/an. C’est notamment l’émergence de « petit déjeuner servi toute la journée » dans la restauration qui a dopé cette consommation. 

  • Transition vers l’alternatif

120 millions de poules pondeuses sont élevées selon des modes d’élevage alternatifs, contre 30 millions en 2015 lors de la précédente épidémie de grippe aviaire. Or ces poules sont moins productives que les poules en cage, ce qui ampute le potentiel global du pays. De plus ces œufs sont contractualisés et s’échangent actuellement à des prix bien en deçà du marché spot. 9 États ont ainsi banni les œufs de code 3. Les substitutions en cas de grippe aviaire sont donc plus complexes. La Californie, qui a adopté cette législation, a justement perdu 9 millions de poules fin 2024. 

Lire aussi : Œufs : la Suisse arrête l’abattage des poussins mâles 

Marché français de l’œuf calibré :

Peu de changement de ton vendredi 7 février sur un marché toujours aussi divisé. Les uns souffrent d’une demande ralentie chez les grossistes de l’île de France en particulier, les autres mettent en avant de bonnes commandes notamment dans le Sud-Est et un manque de marchandises. 

Les plus lus

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

agneaux et brebis en bergerie
Les prix des agneaux de nouveau au-dessus de 10 €/kg, des records probables pour Pâques

Les prix des agneaux progressent de nouveau, à un mois de Pâques, temps fort de consommation de la viande ovine, qui résiste…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Graines de soja dans des mains
Risques liés aux isoflavones : pourquoi l’Anses recommande d’éviter les aliments à base de soja en restauration collective

L’Anses recommande ce 23 mars de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio