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Investissement
Valentin Traiteur reste ambitieux malgré la crise

Bien qu’affecté par la crise liée au Covid-19, le groupe Valentin Traiteur maintient son programme d’investissement, avec la mise en place d’un atelier de gnocchis frais d’ici à octobre 2020. Témoignage de Emmanuel Brochot, son président.

Emmanuel Brochot
Emmanuel Brochot, président de Valentin Traiteur.

« Tout est lancé, la construction est à 80 % terminée, l’épidémie ne change rien, il n’y a pas de raison. Si on n’est pas capables d’absorber une baisse de 10 %, on ne fait pas de projet ! », s’exclame Emmanuel Brochot, président du groupe Valentin Traiteur (80 M€ de CA, 300 salariés, 3 sites de production), à propos du projet d’extension de 3 800 m2 de son site actuel de Mably (Loire). Un investissement de 12,4 millions d’euros, y compris l’achat d’une ligne de fabrication qui permettra au groupe de se lancer dès octobre sur le marché des gnocchis à poêler frais, sous MDD, avec une capacité de production de 1,8 million d’unités de vente consommateurs de 300 grammes par mois. Le segment a connu une croissance de 14 % en 2019. « Nous arrivons avec des ambitions fortes sur ce marché en croissance qui est phagocyté par quelques industriels », souligne Emmanuel Brochot.

Un procédé nouveau

« D’autant plus que nous avons un procédé nouveau et des recettes à base de fécules de légumes qui vont élargir la gamme », dit-il. Pour mettre au point ce procédé, le groupe Valentin Traiteur travaille en partenariat avec le spécialiste italien des pâtes Zini, installé à Milan, et fabriquant des gnocchis surgelés. « Nous nous sommes rencontrés sur le dernier Sirha. Ils nous apportent cinq ans de savoir-faire technologique pour acquérir cette culture. En échange, nous leur offrons des idées pour aller sur le frais en Italie », explique Emmanuel Brochot.

Les références de gnocchis frais devaient être exposées en mars au salon Made à Paris. Covid-19 oblige, elles seront présentées à la grande distribution en juin. Avec la croissance des MDD et des références de type gnocchis durant la période de confinement, le dirigeant regrette presque que le projet n’ait pas été lancé plus tôt.

Nous sommes inquiets pour mai et juin sur la restauration collective

En attendant, le groupe gère au jour le jour les conséquences de la crise liée au Covid-19. « La restauration ne représente que 10 % de l’activité du groupe, mais 50 % du site Alpes Frais qui tourne à moitié de ses capacités », confie Emmanuel Brochot. « Sur l’activité GMS, on a vécu du +50 % et -50 % dans la même semaine en mars, c’est compliqué mais globalement on est à zéro ». « Sur mars, c’est très correct, on perd au global 7 à 8 %. Sur avril, il n’y a pas péril en la demeure, mais ça change des +10 % habituels. En revanche, nous sommes inquiets pour mai et juin sur la restauration collective, nous n’avons pas d’informations sur la réouverture dans les écoles », pointe le dirigeant qui déplore « le manque de visibilité ». La situation peut changer du jour au lendemain, mais Emmanuel Brochot se félicite d’avoir des salariés très impliqués, présents à 97 % et « qui jouent le jeu à fond ».

Sur l’activité GMS, le climat clément et l’épidémie pèsent sur les ventes de produits élaborés. Sur les croque-monsieur par exemple, le groupe s’est concentré au début sur les références 80-20 (principe de Pareto). « Depuis la semaine dernière, on rouvre des codes, le marché se remet en place. À fin avril, on devrait être entre -10 et -12 % pas pire que ça », confie Emmanuel Brochot.

Ouverture d’un site 100 % végétal

En octobre également, le groupe Valentin prévoit d’ouvrir un site spécialisé dans les produits 100 % végétaux. « Nous allons spécialiser un site qui produit des aspics », explique Emmanuel Brochot, président du groupe Valentin Traiteur. Le site est installé à Saint-Jean-de-Touslas (Rhône) près de Givors. Ce projet permettra au groupe de proposer une nouvelle gamme 100 % végétale de produits traiteurs cuisinés, garantie sans protéines animales.

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