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Filière
Un succès de communication pour les fruits et légumes

Le mouvement sans résidu est né dans la filière fruits et légumes en réponse aux inquiétudes des consommateurs. Un succès lancé par le Collectif Nouveaux Champs.

Les allégations sans résidu de pesticides sont parties de la filière fruits et légumes. L’histoire commence par les tomates des Paysans de Rougeline. « Après le lancement des premières éco-serres, on a tenté d’expliquer les vertus de ce modèle (économie d’énergie, lutte biologique intégrée…). Mais dans les études consommateurs, la question qui revenait, c’était les pesticides. On a alors travaillé sur des allégations d’absence de résidus parce que c’était mesurable », raconte Gilles Bertrandias, directeur de Rougeline et président du Collectif Nouveaux Champs.

Cette problématique de communication autour des pesticides étant commune à l’ensemble de la filière fruits et légumes, d’autres opérateurs se rapprochent de Rougeline. Dans le plus grand secret, se prépare alors le Collectif Nouveaux Champs qui sera lancé à grand renfort de communication en février 2018. Il rassemble dix-huit entreprises de fruits et légumes représentant vingt-trois espèces. La production sans résidu est difficile pour certaines espèces. Mais la promesse est un succès, et les annonces du sans résidu de pesticides se multiplient sous le label créé par le Collectif Nouveaux Champs (soixante-cinq entreprises aujourd’hui), ainsi que beaucoup d’autres. On assiste à une surenchère dans la communication.

Résultat inférieur à la limite de quantification

Néanmoins, pour tous, l’absence de résidus est déterminée, pour chaque substance active analysée, par un résultat inférieur à la limite de quantification. C’est la plus petite valeur quantifiable par les laboratoires avec une précision dite « acceptable » (document Santé 11945/2015, Commission européenne). À l’heure actuelle, les performances des instruments de mesure conduisent, pour la majorité des résidus, à une limite de quantification de 0,00001 g/kg.

Offre pour la restauration

Depuis, le Collectif Nouveaux Champs s’est ouvert à d’autres secteurs comme le vin ou les produits céréaliers avec, notamment, Quinoa d’Anjou et Alpina Savoie. « On n’a fait aucun démarchage. On participe en revanche à des conférences ou débats. On a, par exemple, expliqué la démarche Zéro résidu de pesticides à quelque 200-300 céréaliers présents aux journées de la Lucine (à Chateauvillain, en Haute-Marne, ndlr), le 11 septembre. Nous sommes dans des stratégies différentes – le Collectif Nouveaux Champs est centré sur les produits français ; les céréaliers beaucoup plus à l’étranger, mais en matière de philosophie, on partage beaucoup de choses », précise Gilles Bertrandias.

Le collectif s’attaque aussi maintenant à un autre circuit : la restauration avec la construction d’une offre dédiée pour 2020. « Là, on sera sûrement sur du vrac en colis avec complexe », dévoile Gilles Bertrandias.

Et le conditionnement dans tout ça ?

Réductions des emballages, utilisation de matériaux plus « durables »… cette tendance dans les filières alimentaires s’accompagne d’une contradiction : plus les produits sont vertueux, plus on a tendance à les emballer (contre les risques de contamination d’un côté ; pour des raisons de différenciation et de marketing de l’autre). Un bel exemple : les produits bios en GMS. En sans résidu, les risques de contamination croisée dépendent des aliments. Même sur des produits comme la tomate, où ces risques sont inexistants, pas question pour le moment de les proposer en vrac : « On n’est pas à l’abri que, dans le rayon, le consommateur prenne, au milieu de ses tomates Zéro résidu de pesticides, une autre tomate où il pourrait y en avoir », justifie Gilles Bertrandias. Pour les fruits et légumes sans résidu, l’unité de vente consommateur (UVC) est donc privilégiée, « mais on réfléchit à une certification vrac d’un rayon Zéro résidu de pesticides », annonce-t-il.

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