Consommation
Produits tripiers : comment l’interprofession tente de valoriser le cinquième quartier
Chaque année, au mois de novembre, l’interprofession de produits tripiers mène une campagne pour promouvoir ces produits. La consommation d’abats perd du terrain en France. Toutefois, les Français sont les plus grands consommateurs de produits tripiers en Europe.
Chaque année, au mois de novembre, l’interprofession de produits tripiers mène une campagne pour promouvoir ces produits. La consommation d’abats perd du terrain en France. Toutefois, les Français sont les plus grands consommateurs de produits tripiers en Europe.
Pour la 22ème édition de “Novembre, le mois des produits tripiers” l’interprofession des produits tripiers parie sur des dégustations à l’aveugle, des « blinds tripes » dans plusieurs boucheries, restaurants et chez les détaillants de Marseille, Strasbourg, Lille ou encore Nantes pour dynamiser la consommation.
41 % des produits tripiers consommés sont issus du bœuf
Un peu moins d’un ménage sur deux (43 %) achetait régulièrement des produits tripiers en France selon les données de Kantar et de l’interprofession en 2021. Les achats concernaient majoritairement les produits tripiers de bœuf (41 %). Les autres produits tripiers étaient consommés dans une moindre mesure (porc 29 %, veau 25 %, agneau 5 %). Cependant, derrière ces chiffres se cache une grande disparité selon les régions. Ainsi, dans le Nord et dans l’Ouest de la France, sur 10 produits tripiers, plus de la moitié provenait du bœuf. Dans le Centre-Est, 33 % des produits tripiers consommés étaient issus du bœuf contre 32 % du porc et 30 % du veau. En revanche, dans l’Est de la France, les morceaux issus du porc arrivaient légèrement en tête (39 %), juste avant ceux issus du bœuf (37 %). Dans le Sud de la France, les consommateurs se tournaient plus vers les produits tripiers issus de l’agneau (50 %), même s'il existait des disparités (33 % dans le Sud-Est, contre 14 % dans le Sud-Ouest).
Les produits tripiers les plus recherchés par les consommateurs
· Langue de bœuf
· Foie de veau
· Onglet
· Hampe
· Joue de bœuf et de porc
L'attractivité du prix moyen des produits tripiers, 9,8€/kg contre 10,6 €/kg pour les élaborés de viandes de boucherie et 12,4 €/kg pour les viandes de boucherie hors élaborés n’est pas un levier suffisant pour faire progresser la consommation.
Dynamiser les ventes
Par conséquent, pour dynamiser les ventes, en plus des campagnes annuelles d’autres stratégies sont pensées. L'essentiel concerne la transformation des produits tripiers. « De plus en plus de plats cuisinés, cuits ou semi, individuels sont proposés à la vente car tout le monde n’aime pas la même partie des produits tripiers », explique Serge Nadaud, président de la confédération nationale de la triperie française (CNTF). D’autre part, l'interprofession tente de conquérir les papilles notamment des jeunes générations en proposant des snackings, des planches apéritives. Elle espère également relancer les ventes des produits tripiers en été, période de faible consommation en développant d’autres produits tels que les brochettes avec cœur de veau ou de bœuf.
La France, premier consommateur européen de produits tripiers
Alors que la consommation nationale est plutôt atone, “la France reste le premier consommateur de tripes à l’échelle européenne”, indique Gauthier Bodivit, secrétaire général du CNTF. Largement devant les Espagnols, les Italiens, les Grecs. Au Nord de l’Europe, la consommation de produits tripiers est particulièrement faible. La France produit en moyenne 350 000 tonnes de tripes chaque année. Dans le détail, les produits tripiers de porcs et de bovins représentent chacun 150 000 tonnes, ceux issus des veaux et des ovins chacun 25 000 tonnes. Signe que la demande nationale est dynamique, la France importe environ 100 000 tonnes en provenance de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Belgique, du Royaume-Uni et de l’Allemagne.
Des débouchés prometteurs en Asie
“Les marchés asiatiques comme ceux de Singapour, de Hong Kong ou de Chine sont prometteurs pour les produits tripiers”, estime Gauthier Bodivit. Sur les 150 000 tonnes exportées, près de deux tiers sont des produits tripiers de porcs exportés vers l’Asie. De nombreux asiatiques sont friands des langues, des pâtes, des têtes de cochon. Le dernier tiers des exportations est destiné aux pays européens comme l’Allemagne.