Commerce international
Transport international : les prix vont-ils continuer de baisser ?
Les prix du transport maritime et aérien ont chuté ces derniers mois. Ils n’en restent pas moins supérieurs à leur niveau d’avant Covid. Les analystes de Freightos ont décrypté ces mouvements lors d’un récent webinaire.
Les prix du transport maritime et aérien ont chuté ces derniers mois. Ils n’en restent pas moins supérieurs à leur niveau d’avant Covid. Les analystes de Freightos ont décrypté ces mouvements lors d’un récent webinaire.

Comment vont évoluer les prix du transport maritime et aérien au dernier trimestre de 2022 ? Après de longs mois d’incertitude et de volatilité, les analystes restent très prudents, mais un retour à un niveau plus normal des frets est envisagé à moyen terme.
Des prix des conteneurs divisés par 3
L’indice mondial du fret par conteneur, calculé par Freightos, s’affichait à 3429 $/conteneur en semaine 42. C’est 3,2 fois moins qu’en aout 2021, son record (plus de 11 100 $), mais 2,4 fois plus qu’avant le Covid ! Pour transporter un conteneur sur la route Chine/Europe du Nord, il en coûtait 5 148 $ la semaine dernière, trois fois moins qu’en début d’année mais 2,2 fois plus qu’en octobre 2020.

Chute de la demande
Judah Levine, à la tête du département recherche de Freightos, est catégorique « maintenant les ménages américains retrouvent un schéma plus habituel de dépenses, plus de services que de biens ». Les volumes envoyés par bateaux vers les États-Unis sont ainsi, depuis aout, repassés sous leur niveau de l’an dernier, tout en restant encore au-dessus de 2019. Dans le même temps, c’est toute l’économie mondiale qui est pénalisée par l’inflation. Ce qui s’en ressent sur les dépenses des ménages et les détaillants sont donc très prudents dans leurs commandes, ce qui limite la demande mondiale.
Vers une hausse de l’offre
Pour l’heure, le manque de main d’œuvre et certains mouvements sociaux dans les ports européens, notamment britanniques, limitent encore les capacités. A plus long terme, de nouveaux bateaux vont être mis à l’eau sur 2023 et 2024 puisque les transporteurs ont profité de leurs bons résultats sur 2021 et 2022 pour réinvestir dans la construction de nouveaux bateaux. Néanmoins, afin de tempérer la baisse, certaines compagnies annuleraient des affrètements et des voyages.
Pas de flambée des prix pour le transport aérien en fin d’année ?
Alors que la fin d’année est habituellement synonyme de haute période pour le transport aérien, cette année, les prix pourraient bien ne pas grimper. D’une part, les capacités reviennent à la normale après deux ans de perturbations, le transport aérien de marchandises étant corrélé à celui de passagers. Dans le même temps, la demande est attendue timide vu le contexte économique général.
Judah Levine a dressé la chronologie de l’emballement des prix :
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Pendant les confinements, la consommation des ménages américains est passée des services aux biens. Ce qui a conduit à une envolée des importations. Les volumes transportés par bateau entre l’Asie et les USA ont bondi de 35 % entre 2019 et 2020.
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Il y a eu une pénurie de conteneurs
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Le blocage du canal de Suez a accentué la désorganisation du commerce mondial
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La haute saison 2021 a été très dynamique, alors que les engorgements des ports limitaient les possibilités de déchargement et immobilisaient bateaux et conteneurs.
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Le confinement de Shanghai a de nouveau fortement perturbé les échanges