À quoi ressemblent les magasins Calidel Anti-Gaspi de la Cooperl ?
La coopérative bretonne a transformé quatre de ses boucheries en magasins antigaspillages. Les consommateurs peuvent y trouver de la viande à prix cassés, une aubaine en cette période d’inflation. Reportage.
La coopérative bretonne a transformé quatre de ses boucheries en magasins antigaspillages. Les consommateurs peuvent y trouver de la viande à prix cassés, une aubaine en cette période d’inflation. Reportage.
Les rues sont encore désertes ce samedi matin dans un quartier populaire de Caen, mais Patricia Travert s’affaire à accueillir ses premiers clients de la journée, qu’elle salue par leur prénom. « Comme il y a des arrivages tous les jours, ça fait une sortie pour des personnes âgées du quartier, un peu curieuses », dit en souriant l’employée qui gère le magasin Calidel Anti-Gaspi. Il a ouvert ses portes le 7 décembre, à la place d’une boucherie Maxiviande. La Cooperl avait acheté cette chaîne de boucherie en 2011.
Un nouveau concept anti-inflation
« Nous testons des nouveaux concepts, la branche distribution de la Cooperl fonctionne en mode start-up, et nous avons ouvert quatre magasins Calidel Anti-Gaspi », explique Thierry du Teilleul, directeur marketing de la Cooperl. À Brest, Lamballe, Laval et Caen, les clients ont donc découvert ces échoppes qui tombent à pic. « On a commencé à travailler dessus fin 2021, on notait les prémices de la hausse des prix, et on sentait que ça pesait sur une partie des consommateurs », explique Thierry du Teilleul.
« On était dans le "moins mais mieux", maintenant, c’est clairement le "plus pour moins cher" », Thierry du Teilleul, directeur marketing de la Cooperl.
Une réflexion visionnaire, puisqu’en 2022, la viande fait partie des rayons les plus inflationnistes, environ 13 % en moyenne sur un an.
« Or ce sont les premiers prix qui ont le plus augmenté avec l’inflation, plus que les marques nationales, les consommateurs les plus modestes sont donc les plus touchés
, constate le directeur.
Avant, on était dans le "moins mais mieux", maintenant c’est clairement le "plus pour moins cher", le client regarde le prix au kilo. »
Les produits varient chaque jour
Et ce samedi, les rayons regorgent de bonnes affaires. Quinze côtes de porc pour 10 €, « c’est toujours ce qui a le plus de succès, d’autant plus qu’il y a quelques jours avant la DLC et que les gens congèlent », explique Patricia Travert. Dix saucisses fumées pour 6 €, des filets mignons cuisinés Madrange à DLC de plus de 10 jours pour 5 €, du jambon sans nitrites Brocéliande à 5 € les 16 tranches, la viande de porc est bien représentée, à tous les niveaux de gamme. « La charcuterie, ça marche beaucoup aussi. Par exemple, les barquettes de chorizo présentent des défauts de coupe, mais la qualité est la même et la DLC longue », explique l’employée, tout en vendant l’article à de nouveaux clients.
Des verrines et rillettes de poisson, à marque Guyader ou MDD, en gros conditionnement, des préfous fabriqués par Mix Buffet, des pains à hot dog bio L’Angélus. Deux bacs congélateurs accueillent, l’un, du porc, l’autre, bien vide, poulets et pintades fermiers ; « à cause de la grippe aviaire, on n’a pas grand-chose », justifie la vendeuse. Bien en évidence, des saucissons secs à 2,50 €, « j’en ai des cartons, une simple erreur d’étiquetage, il y a marqué 250 g au recto et 240 g au verso, mais ils sont très bons ! » assure Patricia Travert.
D’où viennent les produits ?
Des erreurs d’étiquetages, on en repère plusieurs. Par exemple, un arôme de fumée barré au marqueur dans la liste d’ingrédients de produits Madrange. Du côté des barquettes de charcuterie, ce sont « des tranches non standards, des fausses coupes et des chutes », donne comme exemple Thierry du Teilleul. D’autres produits n’ont pas été vendus lors d’opérations ou issus de commandes annulées, d’une surproduction et de déstockage.
Ce jour-là, on trouvait aussi des portions 1 kg de lasagnes au bœuf VBF pour 5 €, issues des ateliers normands de Stefano Toselli. « Nous avons des partenariats avec différents fournisseurs, la gamme fluctue et changera encore. On n’est plus dans la boucherie », avance le directeur marketing. « Ce qui nous manque, c’est la viande bovine, nous avons eu une fois des steaks hachés, une autre des pavés de rumsteck, ils sont partis très vite », précise Patricia Travert, qui note aussi de fréquentes demandes en découpe de volailles.
Des nouvelles ouvertures en vue
La dynamique employée, qui travaillait depuis de longue date dans le Maxiviande disparu, constate avoir perdu des clients, « car on ne peut pas venir ici en voulant acheter quelque chose de précis, on n’a plus rien à voir avec une boucherie traditionnelle », mais en a gagné de nouveaux, « des gens du quartier que je ne voyais pas, ou plus, qui ne pouvaient plus acheter de viande ».
Patricia Travert explique mettre des photos des arrivages chaque jour sur la page Facebook du magasin, elle-même n’est prévenue par mail que la veille pour le lendemain de ce qu’il y aura en rayon. « C’est encore le début, difficile de faire un bilan, mais par exemple le magasin de Laval dépasse de loin nos attentes, se réjouit de son côté Thierry du Teilleul. Limiter le gaspillage et créer de la valeur pour nos éleveurs sont deux piliers de la Cooperl, ces magasins ont toute leur place. »
Les enseignes de la branche Cooperl distribution
- Maxiviande
- Coop chez vous, magasins à la ferme
- Boucherie Aurélien
- Calidel Multi-Frais
- Calidel Anti-Gaspi
- Coopchezvous.com
- Un flagship à Lamballe