Aller au contenu principal

Stratégie
Prudentes perspectives pour Bonduelle en 2020

Le groupe nordiste a fait part de perspectives prudentes pour cette année lors de sa présentation économique et financière du premier semestre. Situation en Europe, en Amérique du Nord et en Russie.

En prévoyant pour son exercice 2019-2020 (de juillet 2019 à juin 2020), un chiffre d’affaires de 2 820 millions d’euros, en croissance de 1,5 % sur l’exercice précédent, le groupe Bonduelle s’inscrit dans le bas de la fourchette qu’il avait présentée en octobre 2019. Il vise aussi le bas de la fourchette pour la rentabilité opérationnelle courante, modestement projetée à 115 millions d’euros, soit 7 % en dessous de l’exercice précédent. « Nous sommes plutôt prudents », a reconnu le directeur général Guillaume Debrosse devant les analystes financiers et la presse le vendredi 6 mars à Paris.

L’activité du premier semestre a déçu les attentes initiales, surtout au cours des trois derniers mois de l’année 2019. Le chiffre d’affaires de juillet à décembre 2019 est bien en progression de 2,5 %, mais des taux de change favorables y sont pour 1,9 %. Les ventes en Amérique du Nord et en Russie ont profité de monnaies plus fortes. Le chiffre d’affaires semestriel, en données comparables, ne progresse que de 0,6 %. En Europe les ventes ont légèrement reculé. Bonduelle a produit moins de marques de distributeurs alors que ses marques propres se sont bien comportées en France, notamment Cassegrain. Le groupe s’est aussi heurté aux difficiles marchés français des salades traiteur et en sachet, affectés par le climat pluvieux du semestre.

Coronavirus, gare au contrecoup

La rentabilité opérationnelle s’est dégradée de 8,3 % en données comparables. En Europe et en Russie, la campagne a été difficile. Aux États-Unis les coûts de la main-d’œuvre continuent d’augmenter et les ventes ont souffert de la crise sanitaire sur la salade romaine survenue en novembre 2019. De plus, Bonduelle a augmenté ses efforts promotionnels. En Russie encore, l’industriel a supporté les coûts de mise en route d’une nouvelle usine, à Belgorod.

Quant au second semestre (de janvier à juin 2020), plusieurs éléments invitent à estimer prudemment chiffre d’affaires et rentabilité. Si la menace du Covid-19 fait acheter plus de conserves de légumes, le groupe se méfie du « contrecoup ». Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre aux États-Unis, Bonduelle Fresh America (BFA) va poursuivre l’automatisation de fin de ligne dans ses usines. « Il y en a encore pour un an d’investissement », prévoit le directeur général.

Bonduelle Europe Long Life (BELL), division européenne des conserves et surgelés, entretient le développement de ses marques par les innovations. Mon plat végétal, en sachet debout à réchauffer au micro-ondes, a été mis en avant à la conférence.

Ruissellement : le « verre à moitié plein »

Les approvisionnements constituent un point très stratégique. Bouduelle mise sur la protéine végétale et le sans-résidu de pesticides. Dans les Hauts-de-France, où est implanté le groupe, les agriculteurs hésitent à cultiver certains légumes, notamment le pois. Le risque de mauvaise récolte commence à être intégré par les acheteurs de la grande distribution. « On voit une évolution lente de clients qui intègrent petit à petit l’équation : concéder un meilleur prix pour avoir du volume », a estimé Guillaume Debrosse, qui voit un « verre à moitié plein » du fait du ruissellement des coûts de production.

Des marques dynamisées en Europe

De source Nielsen CAM sur période 13 en 2019, les parts de marché des marques de Bonduelle en Europe ont progressé. En conserves, la part cumulée des marques est de 15 %, le chiffre d’affaires de Bonduelle ayant progressé de 2,4 % en 2020 et celui de Cassegrain de 5,4 %. En surgelés, la part de marché de Bonduelle est de 7,1 % et la marque a progressé de 2,1 % en valeur. Sur le marché français, ces marques affichent A au Nutri-Score et décrochent une note moyenne de 84 sur 100 sur l’application Yuka. Pour séduire les consommateurs, le marketing travaille sur les instants de consommation – par exemple avec Les Apéro' Champi –, sur les repas complets végétaux et sur les ingrédients pour cuisiner, le tout en sachets debout au design dynamique.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio