Produits laitiers : pourquoi l’Algérie ne devrait pas revenir aux achats
L’Algérie est un des principaux importateurs mondiaux de poudre de lait, mais le gouvernement tente de réduire les achats du pays.
L’Algérie est un des principaux importateurs mondiaux de poudre de lait, mais le gouvernement tente de réduire les achats du pays.
L’Algérie est loin d’être autosuffisante en produits laitiers, sa production ne couvre qu’environ 55 % de ses besoins, selon des calculs de l’USDA. Mais le gouvernement souhaite améliorer la situation en subventionnant l’élevage, la recherche et l’innovation. Le ministère de l’agriculture algérien a ainsi annoncé cette année reprendre l’importation de génisses laitières et vise 400 000 femelles en deux ou trois ans. La politique gouvernementale vise à restructurer l’amont pour obtenir des fermes plus productives.
Une consommation de produits laitiers importante
Les produits laitiers sont, après les céréales, un des éléments de base de l’alimentation algérienne. La majorité du lait vendue est du lait reconstitué à base de poudre. Selon les estimations de l’USDA, la consommation est restée stable cette année et devrait l’être encore en 2023. Pour ce qui est de la production locale, le marché est saturé et comme aucune construction de laiterie ni d’expansion d’usine n’est prévue, les ventes devraient peu évoluer.
Baisse des achats, notamment européens
L’Algérie, second importateur de poudre de lait derrière la Chine, a vu ses achats rester à peu près stable sur les huit premiers mois de 2022 comparé à 2021, sous leur moyenne quinquennale. Au mois d’août en revanche les achats algériens ont chuté, atteignant à peine le tiers de leur niveau de l’an dernier, si l’on en croît les remontées de l’USDA. Les envois européens, sur les huit premiers mois de l’année, ont chuté de 31 %, creusant l’écart avec le premier fournisseur, la Nouvelle-Zélande (104 000 tonnes, contre 56 200 t). En cause, le manque de disponibilités communautaires qui ont conduit le pays a privilégier les origines Mercosur et Nouvelle-Zélande. Dans le cas des poudres de lait écrémé, l’Union européenne, reste le premier fournisseur, malgré la baisse de 54 % de ses envois, loin devant la Turquie qui a sextuplé les siens.
En fromage aussi, les achats déclinent, encore plus forcément. L’Union européenne en est le premier pourvoyeur de l’Algérie, avec 88 % des volumes.
Aucune amélioration n’est attendue sur 2023.