Union européenne
Produits laitiers : 2020, une année plus normale ?
À l’heure du bilan européen de 2019, c’est le record à l’exportation en poudre de lait qui marque. Les perspectives pour 2020 sont à une année plus normale, sauf bouleversement imprévu.
À l’heure du bilan européen de 2019, c’est le record à l’exportation en poudre de lait qui marque. Les perspectives pour 2020 sont à une année plus normale, sauf bouleversement imprévu.
La croissance de la collecte laitière européenne n’atteindrait que 0,5 % cette année, selon les estimations de la Commission européenne, plombée par les périodes de canicule et les précipitations inférieures à la normale sur une partie de l’Union européenne (UE). De plus, le cheptel laitier continue de diminuer (-0,7 % en 2019), bien qu'à un rythme un peu plus mesuré. Néanmoins, les fabrications de produits laitiers pourraient progresser plus, car la teneur en matière sèche du lait a davantage progressé.
Au premier semestre, la production de matière grasse a ainsi augmenté de 1,3 % et celle de protéines de 1,5 %. Une hausse imputable en partie à la formidable progression irlandaise (+10 % en matière grasse, +14 % en protéines), grâce aux bonnes conditions herbagères. L’année prochaine, si tant est que le climat ne présente pas d’aléas, la collecte pourrait progresser de 0,7 %, grâce à de meilleurs rendements.
Lait liquide : la segmentation n’empêche pas le recul
Faute de demande sur le marché intérieur, la production de lait liquide européenne a reculé de 1 % cette année par rapport à une année 2018 où elle baissait déjà de 1,9 %. Certes, le marché de l'exportation est prometteur, mais il est très fluctuant et ne représente que 3 % des fabrications. À l’instar de ce qu’il se passe en France, le rayon lait se segmente davantage dans toute l’UE, Bruxelles insiste sur la progression de la demande en lait bio, lait de foin, lait de pâturage, sans OGM. De nouveaux produits qui ne devraient pas réussir à compenser la morosité du marché, la consommation est encore attendue en baisse de 1 % en 2020.
Des perspectives diverses selon les produits
Si, cette année, le marché du fromage s’est montré dans l’ensemble peu évolutif, rien n’exclut des bouleversements l’an prochain, conséquence des sanctions commerciales américaines dans le cadre du conflit entre Airbus et Boeing. Si le conflit est néanmoins réglé d’ici là, les exportations pourraient progresser de 1,5 %, portée par le marché chinois et une hausse des fabrications de 0,6 %.
En poudre de lait écrémé, 2019 a été l’année des records, avec des exportations qui pourraient bien atteindre 952 000 t (+16 % par rapport à 2018), notamment grâce au bon des envois vers la Chine (+24 %). En 2020, les disponibilités seront plus mesurées maintenant que les stocks d’intervention vidés. Mais les fabrications pourraient progresser de 4,6 % par rapport à une année 2019 affichant déjà une hausse de 3 %, ce qui permettrait aux exportations de dépasser leur niveau de 2018 (-13 % par rapport à 2019).
En beurre, l'année 2019 est celle du retour à la normale des prix, ce qui a permis à l’Union européenne de reposer un pied sur le marché international avec des exportations en hausse estimée de 10 %. La croissance de la demande intérieure est quant à elle jugée lente par Bruxelles, certains utilisateurs qui avaient changé leur recette pour incorporer des matières grasses végétales lors de la flambée des cours n’ont toujours pas fait le chemin inverse. La meilleure teneur en matière grasse du lait devrait par ailleurs aussi profiter aux fabrications de crème.