Pratiques anticoncurrentielles : Mondelez dans le viseur de Bruxelles
La Commission européenne a annoncé hier l'ouverture d'une enquête contre le géant américain de l'agroalimentaire Mondelez, propriétaire des marques Lu, Oreo, Milka ou Toblerone, soupçonné d'avoir restreint la concurrence sur plusieurs marchés nationaux du chocolat, des biscuits et du café. « Nous ouvrons une enquête formelle afin d'établir si Mondelez, un producteur de premier plan de ces denrées, a pu restreindre la libre concurrence sur les marchés concernés en mettant en oeuvre diverses pratiques entravant les flux commerciaux, entraînant in fine une hausse de prix pour les consommateurs », a affirmé la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans un communiqué. La Commission craint que le groupe ait pu restreindre le « commerce parallèle » de ses chocolats, de ses biscuits et de son café entre certains États membres de l'UE « au moyen d'accords et de pratiques unilatérales », est-il expliqué dans le communiqué. Concrètement, Mondelez pourrait avoir empêché les négociants et les détaillants d'acheter des produits dans un Etat membre où le prix est le plus bas pour les revendre sur les marchés où les prix sont plus élevés, une pratique qui permet généralement de faire baisser les prix. Cela pourrait avoir eu pour conséquence « de facturer des prix plus élevés aux dépens du consommateur », mais aussi de « réduire la diversité de l'offre de produits ». Les soupçons de la Commission l'avaient conduite à mener des inspections inopinées dans les locaux de Mondelez en novembre 2019.