Inflation
Pourquoi les prix de la viande bovine baissent aux États-Unis, pas en France ?
De la viande bovine moins chère en juillet 2022 qu’en juillet 2021, voilà qui a réjouit les consommateurs américains. Mais le marché français ne présente pas les mêmes composantes et un recul des prix est peu probable à moyen terme.
De la viande bovine moins chère en juillet 2022 qu’en juillet 2021, voilà qui a réjouit les consommateurs américains. Mais le marché français ne présente pas les mêmes composantes et un recul des prix est peu probable à moyen terme.
Après un an de hausse, les prix au détail de la viande bovine commencent à reculer aux États-Unis. Le marché se détend sur tous les fronts. D’un côté, la demande recule. Les ménages américains se détournent du bœuf, trop cher et optent pour d’autres protéines comme le poulet. Ce sont surtout les pièces nobles qui souffrent. L’entrecôte a ainsi vu son prix perdre 10 % en un an (période de 4 semaines se terminant au 7 aout), selon des données d’Iri rapportées par le Wall Street Journal. Les prix de la viande hachée restaient fermes car, moins onéreuse, elle gardait une bonne place dans les assiettes des ménages.
Deux facteurs de hausse de l’offre en viande bovine aux USA
De l’autre côté, l’offre s’étoffe. La principale cause de la chute des disponibilités en viande aux États-Unis était le manque de main d’œuvre dans les abattoirs, qui fonctionnaient donc au ralenti. Mais des hausses de salaires et des plans de formation ont amélioré la situation. Néanmoins le Wall Street Journal rapporte que les taux d’absentéisme en hausse, le turnover des salariés et le marché du travail tendu vont continuer à limiter le fonctionnement des outils d’abattage-découpe. Autre facteur de progression de l’offre, la décapitalisation du cheptel américain. De nombreux éleveurs abattent les animaux à cause de la sécheresse persistante dans certaines régions.
Des prix qui vont remonter ?
Si les prix des gros bovins et de la viande bovine tendent actuellement à baisser aux États-Unis, le phénomène pourrait bien être de courte durée. Car les perspectives sont à une baisse des sorties en 2023 comme en 2024, le cheptel américain reculant. Les prix des animaux devraient progresser, ce qui se répercutera probablement sur le marché de la viande.
Pourquoi le marché de la viande bovine en France est-il différent ?
On constate aussi une détente du marché de la viande bovine en France. D’une part, la consommation souffre aussi de l’inflation. De l’autre, les disponibilités en gros bovins s’étoffent à cause de la sécheresse. Davantage d’éleveurs vendent les animaux vu les mauvaises performances des ensilages de maïs. Néanmoins, même si c’est moins prononcé qu’aux États-Unis, les abattoirs français souffrent aussi du manque de main d’œuvre, ce qui ne leur permet pas de trop augmenter le rythme d’abattage, d’autant plus pendant l’été. Et cet afflux d’animaux ne devrait être que ponctuel puisque la nette décapitalisation du cheptel allaitant français implique une baisse durable de l’offre.