L’huile de palme importée, symbole des « incohérences » politiques
Pourquoi les agriculteurs bloquent des raffineries
A l’appel des syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, 13 raffineries et dépôts de carburant sont bloquées depuis hier soir, et un 14e site, celui de Donges (Loire-Atlantique) est en cours de blocage. Les agriculteurs ont entrepris cette action pour trois jours reconductibles sans intention de bloquer l’approvisionnement en carburant. Ils protestent contre les « incohérences du gouvernement » souhaitant la montée en gamme et autorisant des importations de produits qui ne sont pas soumis aux mêmes exigences. En l’occurrence, l’autorisation faite à Total d’approvisionner en huile de palme sa nouvelle bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, est le fait du précédent gouvernement, rappelle le nouvel exécutif. Interrogé sur la menace que fait peser ce nouveau site de production de biodiesel sur les équipements industriels de la filière oléagineuse française, un responsable de la communication du groupe Avril répond qu’il s’agit plutôt de défendre un modèle d’énergie renouvelable. « Doit-on s’approvisionner en colza ou tournesol local ou en huile de palme ou de soja qui sont moins chères ? », questionne-t-il. Il souligne qu’Avril ne remet pas en cause la logique industrielle de Total (ndlr : le PDG du pétrolier a rappelé vendredi à La Mède que la filière agricole importait elle-même de l’huile de palme). Une échéance peut expliquer l’action : la décision européenne, entre Parlement, Commission et Conseil attendue ce mercredi sur la part des carburants agricoles et des huiles importées.