Produits laitiers
Poudre de lait : l’impossible reprise ?
Alors que le marché des poudres de lait est péniblement sorti de sa léthargie, un probable rebond de l’offre internationale assombrit les perspectives.
Alors que le marché des poudres de lait est péniblement sorti de sa léthargie, un probable rebond de l’offre internationale assombrit les perspectives.
Pas de miracle sur le marché européen de la poudre de lait écrémé cet été. L’écoulement des stocks d’intervention s’est révélé laborieux, avec des volumes en repli en juillet par rapport aux enchères précédentes. Les cours des poudres d’intervention s’éloignent un peu plus de ceux de la poudre fraîche, qui ont réussi à se raffermir dans un contexte de collecte laitière européenne plombée par la sécheresse en Europe du Nord. Reste que la demande internationale est loin d’être exceptionnelle. Sur les cinq premiers mois de l’année, l’UE a exporté 419 222 t de poudre de lait écrémé, à peu près autant qu’en 2017, mais cette stabilité apparente est due à des envois toniques au premier trimestre qui cachent un essoufflement en mai et juin.
Arrivée de l’Inde sur le marché
Au second semestre, l’Europe pourrait avoir du mal à écouler sa poudre de lait sur le marché mondial, car si elle est actuellement la plus compétitive à 1 749 $/t en semaine 33 contre 2 025 $ pour l’Océanie et 1 822 $ pour les États-Unis, selon Bruxelles, un nouvel acteur pourrait bien faire bouger les lignes. Le gouvernement indien a en effet mis en place un programme d’aide à l’exportation de poudre de lait écrémé (616 €/t d’aide des provinces et 10 % supplémentaires de l’État fédéral). Le marché local est sous la pression des stocks, environ 300 000 t. Le gouvernement espère exporter 100 000 t sur la période avril 2018-mars 2019, soit 8 fois plus qu’un an plus tôt. L’Inde passerait ainsi du 24e au 9e rang des exportateurs mondiaux, bouleversant les fondamentaux au passage.