Porc : La Chine ouvre une enquête antidumping contre l’Union européenne
La Chine ouvre une nouvelle enquête antidumping. Quatre pays de l’Union européenne, parmi les plus importants exportateurs de porc, sont concernés.
La Chine ouvre une nouvelle enquête antidumping. Quatre pays de l’Union européenne, parmi les plus importants exportateurs de porc, sont concernés.

Comme votre média Les Marchés vous l'annonçait fin mai, la Chine ouvre une enquête antidumping sur les importations de porc (viande et sous-produit) au départ de l’Union européenne (UE). Le ministère chinois du Commerce a annoncé le début de cette enquête ce lundi 17 juin a révélé Reuters. Elle devrait prendre fin d’ici le 17 juin 2025. Le ministère n’exclut par une prolongation de six mois supplémentaires si nécessaire.
Le porc français concerné
Quatre pays semblent visés par cette enquête. Il s’agit de l’Espagne, des Pays-Bas, du Danemark et de la France « en réponse aux restrictions sur les exportations de véhicules électriques », insiste Reuters. Le 12 juin, la Commission européenne a annoncé la mise en place de droits anti-subventions allant jusqu’à 38,1 % sur les voitures chinoises importées dans les pays communautaires à compter de juillet 2024.
Si cette enquête aboutit en défaveur des entreprises de l'UE, le commerce pourrait être fortement bouleversé. Les quatre pays concernés sont les principaux producteurs et exportateurs vers la Chine et déjà, ils pâtissent des mesures prises par le gouvernement chinois qui réduit sa dépendance au marché mondial et reconstitue son cheptel après un sérieux épisode de peste porcine africaine. A la période janvier-février 2024, les exportations de l’UE vers la Chine étaient en recul de 16,3 % sur un an comparé à la même période en 2023 pour un total de 186 576 tonnes selon le Eurostat. Au départ de la France, les importations chinoises se sont tassées en février 2024, - 11,8 % sur un an pour 9 000 tonnes.
Des risques pour les produits laitiers
La plainte déposée par l’Association chinoise de l’élevage en date du 6 juin a motivé cette enquête. En fait, plusieurs entreprises chinoises auraient demandé l’ouverture d’une enquête anti-dumping au gouvernement révèle le journal Global Times, soutenu par Pékin. Deux jours plus tard, un rapport a été publié dans le journal. Dans ce dernier, on exhorte Pékin d’enquêter sur les importations de produits laitiers européens.
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Pas d'application de droits provisoires à ce stade de l'enquête
A compter du mardi 18 juin, les entreprises ont 20 jours pour s'enregistrer auprès du ministère du commerce chinois (MofCom). « Si elles ne le font pas, les entreprises non-coopérantes se verront imposer le droit de douane additionnel le plus haut à l’issue de l’enquête », nous informe-t-on au ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. « Après l’enregistrement, le MofCom a le choix d’adresser des questionnaires avant de déterminer l’échantillon des entreprises sélectionnées qui devront répondre à un questionnaire complet. S’en suivra une audition et des visites sur site avant que le MofCom ne décide de droits définitifs », ajoute notre source.
On nous rappelle également que le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire est « pleinement mobilisé aux côtés de la filière porcine française ». Elle sera reçue dans son cabinet jeudi 20 juin « pour un point de situation et d'information sur cette enquête ».