PAC: les aides directes rabotées au profit des soutiens spéciaux
À l’issue d’une « consultation large des organisations professionnelles agricoles » par le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, le gouvernement a décidé de sacrifier 4,2 % du budget des aides directes aux agriculteurs de 2018 à 2020 pour assurer le financement des indemnités compensatrices de handicap naturel, les conversions à l’agriculture biologique et autres mesures agroenvironnementales et climatiques. Ces dernières mesures relèvent du « second pilier » de la PAC (politique agricole commune) et font appel au Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural). Les demandes de cofinancement des régions augmentent, le périmètre de l’indemnité compensatoire de handicap s’accroît, l’assurance et récolte a du succès, le Bio attire… tels sont les motifs invoqués au cabinet de Stéphane Travert pour estimer le besoin supplémentaire à 853 millions d’euros par an. Mais le rognage du « premier pilier » risque de mettre à mal les « régions intermédiaires », préviennent les sections des grandes cultures de la FNSEA. Dans ces régions situées le long d’une diagonale allant de la Lorraine aux Charentes, les rendements sont plus faibles. Et les cultures oléoprotéagineuses (du colza au pois) risquent d'autre part de voir leur aide directe spécifique diminuer. Ces organisations dénoncent la « boîte noire » des dépenses du second pilier et réclament plus de transparence dans la gestion des aides contractuelles.