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Coopérative
Ouverture d’une légumerie bio à Sénart

Création d’agriculteurs d’Île-de-France, La Coopérative bio d’Île-de-France rassemble les opérateurs régionaux du maraîchage bio et de la restauration dans une nouvelle légumerie d’envergure dans le sud-est de la région.

Devant un sac d'écarts de tri, de gauche à droite, Carine Thierry, agricultrice, ex-présidente de  Coopérative Bio d’Île-de-France, Marc Chauvin, président, et Frédéric Frings, vice-président.  © S. C.
Devant un sac d'écarts de tri, de gauche à droite, Carine Thierry, agricultrice, ex-présidente de Coopérative Bio d’Île-de-France, Marc Chauvin, président, et Frédéric Frings, vice-président.
© S. C.

Marc Chauvin, président de La Coopérative Bio d’Île-de-France, ne s’attendait pas à une telle affluence, à l’issue de l’inauguration de la légumerie bio qui vient de pousser sur le chantier de l’Écopôle de Sénart (Seine-et-Marne), non loin de Melun. Des responsables de collectivités de Paris et d’Île-de-France ainsi que de sociétés de restauration collective constituaient le gros de la foule amassée dans la grande salle de réception, lavage, brossage et tri des légumes biologiques. Le bâtiment de 1 300 m2 a été inauguré le 24 janvier.

C’est une petite usine construite selon le principe de la marche en avant. La salle d’entrée, dédiée à la préparation des légumes entiers, débouche sur une salle de pelage et de parage des légumes de 4e gamme, suivie de deux salles successives de découpe et d’emballage. Une 5e salle est prévue pour la cuisson et la stérilisation des légumes de 5e gamme. Un couloir latéral donne sur l’espace de préparation de commandes et d’expédition, jouxtant les salles de stockage d’emballages et de stocks intermédiaires. Seule la première salle était équipée lors de la visite. Mais l’outil était sur le point d’entrer en production de carottes bios de 1re et 4e gammes.

D’autres légumes crus bruts ou prêts à l’emploi doivent suivre : céleri, chou, betterave, pomme de terre, ainsi que potimarron à la saison prochaine. Les légumes cuits prêts à l’emploi, pomme de terre et légumes secs, également très attendus des collectivités, devraient sortir au second semestre. Jusqu’alors, La Coopérative Bio d’Île-de-France sous-traitait.

Plusieurs avantages

L’objectif se chiffre entre 2 000 et 3 000 tonnes de légumes bruts transformés par an. De nombreux producteurs sont de Seine-et-Marne ou du département voisin de l’Essonne. Certains producteurs de pommes de terre ont leur propre outil de déterrage et de brossage à la ferme. Mais la légumerie présente plusieurs avantages supplémentaires : le volume d’abord, ainsi que la capacité de transformer la part consommable des écarts de tri, qui représentent 30 à 40 % des carottes biologiques.

Un autre avantage, présenté comme capital à l’inauguration, est le point de rencontre entre les besoins exprimés par les clients et les capacités de production des agriculteurs. La coopérative est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) composée de six collèges : agriculteurs, transformateurs et distributeurs, clients, collectivités territoriales, salariés, partenaires institutionnels et autres.

On discute plus qu’on ne négocie

Les échanges ont lieu au sein du conseil d’administration d’une dizaine de personnes. « On discute plus qu’on ne négocie », formule Frédéric Frings, vice-président de la coopérative. Le responsable du service de la production de repas de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Maxime Cordier, pense le fait de restaurer comme un « acte paysan ». « On se plie au temps long du paysan. Il y a un rendez-vous avec certaines productions », a-t-il exprimé lors des temps de parole.

Un projet très soutenu

Soutenue par la région Île-de-France, l’Essonne, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne, Suez et le Syndicat intercommunal restauration de Chilly-Mazarin, Massy et Épinay-sur-Orge, la légumerie bio de Sénart aura coûté 3,8 millions d’euros, dont 765 454 euros de subventions de l’agence de l’eau Seine-Normandie. Le projet est porté par la SCIC Coopérative Bio d’Île-de-France et ses 99 actionnaires. Parmi ces derniers, le Syndicat intercommunal pour la restauration collective (Siresco), représentant dix-neuf communes, est un partenaire de poids depuis son adhésion en mars 2019. « Il faut monter très vite en puissance, saturer l’outil pour qu’il soit pérenne », a fait savoir Nathalie Zanato, directrice de la coopérative. Compass, Sodexo, Biocoop sont d’importants clients.

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