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Orangina Suntory France renforce ses outils de production

L'usine de Donnery fabrique 45% des volumes d'Orangina Suntory France.
© Cyril Entzmann

Des fruits, de l’eau de source et une identité forte. Voilà le point commun entre – presque – toutes les marques d’Orangina Suntory France (OSF). Un parti pris gagnant pour le deuxième acteur du marché français des boissons sans alcool (derrière Coca-Cola), qui a réalisé un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros en 2016. « Quand on regarde ce marché, la moitié des ventes sont faites par les colas. Mais ce segment est en déclin depuis plusieurs années. Nous pensons que l’avenir n’est pas dans ces boissons et nous préférons regarder l’autre moitié du marché », explique Thierry Gaillard, le président-directeur général d’Orangina Suntory France, qui a ouvert début juin à la presse les portes de son usine de Donnery (Loiret).

Si Coca-Cola reste la première marque des boissons sans alcool, Oasis, Schweppes et Orangina, toutes trois dans le giron d’OSF, figurent respectivement à la deuxième, troisième et quatrième place du classement. Un marché porteur et un actionnariat stabilisé après plusieurs décennies de changements, il n’en fallait pas plus aux dirigeants d’OSF pour engager un véritable plan de transformation de l’entreprise, à la fois sur son offre, ses outils de production et son management.

Nous voulons accélérer sur le thé d’ici 2020

Si le cœur de métier d’OSF reste les boissons fruitées, l’entreprise a amorcé un premier virage l’an dernier, avec le lancement de MayTea, sa nouvelle boisson à base de thé infusé glacé. Entre mai et décembre 2016, ses ventes ont déjà atteint 10 millions d’euros. Également propriétaire d'autres marques comme Pampryl, Gini ou Canada Dry, OSF a choisi de concentrer ses investissements sur ses produits phare : Oasis, Orangina, Schweppes et Pulco.

L’entreprise espère augmenter son chiffre d’affaires de 30 % entre 2016 et 2017. « Nous sommes en bonne voie, à fin avril nous étions déjà à +11 % », confie Thierry Gaillard. Une progression qui se fera sans conteste grâce aux bons résultats des marques historiques, mais aussi par le déploiement de MayTea. L’entreprise envisage de doubler ses ventes de thé glacé cette année. « Compte tenu des très bons résultats de MayTea en France, nous voulons vraiment accélérer sur le thé d’ici à 2020 », révèle-t-il.

8 millions d’euros pour la siroperie

Depuis 2015, 104 millions d’euros ont été investis dans les usines d’OSF à travers un programme sur trois ans visant à moderniser les équipements et à aller vers plus de naturalité, via par exemple des lignes aseptiques évitant l’utilisation de conservateurs. 30 millions d’euros ont été attribués au site de Donnery qui fabrique 488 millions de cols par an environ, soit 45 % des volumes fabriqués par l’entreprise en France, grâce à ses douze lignes de production.

Parmi les grands chantiers, 8 millions d’euros ont été investis au niveau de la siroperie, dans le but de passer d’une production en continu à une production par lot. « Cela nous permet de faire des vérifications entre les lots pour garantir une qualité organoleptique constante, c’est important quand on travaille à partir de fruits », explique Olivier Delescluse, le directeur de l’usine.

Économies de plastique

Plus loin sur la chaîne, 1,2 million d’euros ont permis l’installation, en novembre dernier, d’une souffleuse sur la ligne aseptique qui fabrique les petits formats. En soufflant à plus basse pression (30 bars au lieu de 40), elle offre une économie d’énergie importante. Forte de l’expertise des équipes japonaises de Suntory, la filiale française travaille par ailleurs à la réduction du poids de ses emballages.

La nouvelle souffleuse permet ainsi de réduire l’épaisseur de plastique des bouteilles. Les bouteilles d’Oasis de 50 cl sont ainsi passées de 24 à 21 grammes. Sur les formats 2 litres, l’économie est encore plus impressionnante, la quantité de plastique étant passée de 57 à 42 grammes. « Notre objectif est d’atteindre les 34 grammes, mais cela ne pourra se faire qu’en repensant le design de la bouteille », complète Olivier Delescluse.

Contrôle par rayons X

4 millions d’euros ont également été investis pour rénover la ligne boîte qui fabrique quelque 80 000 canettes par heure. Une nouvelle machine y a été installée, qui permet de contrôler plus rapidement l’étanchéité des canettes, sans détruire les échantillons. « Cette technique, qui utilise les rayons X, est encore assez peu fréquente dans l’embouteillage. Pourtant, elle permet une plus grande agilité dans les opérations de maintenance, elle est facilement utilisable par les opérateurs et permet d’être plus réactif dans les contrôles », précise le directeur de l’usine. Le système de rinçage des canettes a également été modifié, pour se faire à l’air ionisé plutôt qu’à l’eau. « Cela nous a permis d’économiser 6 m3 d’eau par heure, l’équivalent d’une piscine olympique par mois », illustre-t-il.

Après l’achèvement de ce premier plan d’investissement de 100 millions d’euros, OSF annonce déjà le déblocage d’une seconde enveloppe d’un montant équivalent, entièrement financé par la maison mère Suntory, pour poursuivre la modernisation et le développement des usines françaises sur les trois prochaines années. De nouvelles lignes de production seront probablement ajoutées au site de Donnery, « mais pas avant 2018 », annonce Thierry Gaillard.

Vers des boissons moins sucrées

Du point de vue nutritionnel, Orangina Suntory France s’est engagé à réduire de 20 % la teneur en sucres de son portefeuille par rapport à 2006. « C’est un objectif que nous allons sûrement dépasser, car nous étions déjà à -18 % de sucres en 2016 », se réjouit Héloïse Tarraud, directrice des relations extérieures et du développement durable d’OSF. Pour cela, l’entreprise mise sur plusieurs leviers. Tout d’abord, en jouant sur la sélection des fruits ou sur leur équilibre dans les recettes. Les boissons Oasis étaient par exemple 14 % moins sucrées en 2016 qu’en 2006. Mais aussi en créant des innovations moins sucrées que la moyenne du marché, comme MayTea, ou en ayant recours à des édulcorants, comme sur Schweppes, qui a vu sa teneur en sucres diminuer de 42 % en dix ans.

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