Ovins
Moins de viande d'agneaux de Nouvelle-Zélande
Les exportations néo-zélandaises de viande ovine vers l’Union européenne reculent de nouveau avec l’appel d’air chinois. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2020.
Les exportations néo-zélandaises de viande ovine vers l’Union européenne reculent de nouveau avec l’appel d’air chinois. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2020.
La Nouvelle-Zélande comptait 27,4 millions d’ovins en juin, un nombre assez peu évolutif comparé à 2018 (+0,4 %), selon Beef + Lamb New Zealand. Le cheptel de brebis reculait néanmoins de 1,1 %. La hausse du cheptel global s’explique par le fait que les éleveurs aient reporté les abattages, misant sur le troisième trimestre. Les effectifs des jeunes progressaient ainsi de 3,4 %.
Sur la campagne 2018-2019, qui s’est finie fin septembre, les exportations néo-zélandaises d’agneaux devraient reculer de 2,7 % par rapport à la bonne campagne précédente, où les agnelages avaient été prolifiques et les poids carcasses lourds. Pour autant, le chiffre d’affaires à l'exportation du secteur ne devrait reculer que légèrement (-0,5 %), à 3,34 milliards de dollars, dans un contexte de prix toujours haussier. À 10 375 $/tonne, le prix moyen Fob progresserait de 2,9 % sur un an.
Des échanges qui s’orientent différemment
Si l’Asie était devenue de longue date le principal client de la Nouvelle-Zélande pour la viande de mouton, la nouveauté de la campagne est qu’elle l’est aussi devenue pour la viande d’agneau.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la part des exportations de viande d’agneau en valeur dirigée vers l’Union européenne a chuté de 18 % par rapport à la même période de l’an dernier, tant à cause des incertitudes entourant le Brexit que parce que la Nouvelle-Zélande regardait ailleurs.
Dans le même temps, 126 400 tonnes de viande d’agneau ont ainsi été expédiées en Chine, c’est 16 % de plus qu’un an plus tôt et 37 % du total des exportations d’agneaux. Les envois augmentent pour la troisième année consécutive.
Le cheptel chinois a souffert d’une sécheresse en 2016 et d’un problème d’accès aux pâtures. Dans le même temps, la consommation progresse, plutôt axée sur le mouton, mais elle se développe aussi sur l’agneau.
En 2020, des exportations prévues stables
Pour la campagne qui commence, les prévisions de Beef + Lamb New Zealand sont à une stabilité des exportations de viande d’agneau, la hausse attendue de 0,8 % des abattages devant être compensée par la baisse de 0,8 % des poids carcasse. Les prix internationaux devraient continuer de grimper, la tonne de viande est attendue à 10 713 $, (+3,3 %), un prix historiquement élevé, dans un contexte de demande ferme. Les prix des abats sont aussi attendus en hausse.
Tout laisse à penser que les Néo-Zélandais continueront de se tourner davantage vers l’Asie en général et la Chine en particulier pour cette nouvelle campagne. D’autant plus que l’avenir du contingent réservé à l’agneau néo-zélandais par l’Union européenne dépendra du Brexit dont plus personne ne se risque à pronostiquer une date ou des conditions.
La Nouvelle-Zélande a fourni 15,9 % des importations françaises de viande ovine fraîche et congelé (données des douanes sur huit mois 2019), contre 18,3 % l’an dernier. De quoi, certes, donner de l’air au marché français, mais trouver des alternatives n’est pas si facile, considérant que la saisonnalité et les produits diffèrent des propositions britanniques et irlandaises.