Les pays producteurs glissent vers la transformation de cacao
L’activité de transformation du cacao recule chez les principaux consommateurs de chocolat et gagne du terrain en Côte d’Ivoire.
L’activité de transformation du cacao recule chez les principaux consommateurs de chocolat et gagne du terrain en Côte d’Ivoire.
La transformation de cacao ne se concentre plus uniquement dans les pays consommateurs. L’inflation et la hausse du coût de l’énergie perturbent leur activité au premier quart de la campagne 2022/2023, selon un rapport de l’Organisation internationale du cacao (ICCO). Le broyage, la torréfaction ou encore le conchage nécessitent un apport considérable en énergie. Conséquence, la transformation recule. Le tassement le plus important par rapport à la campagne précédente a été observé aux États-Unis (-8,2 %). Les baisses sont plus contenues en Europe (-1,7 %) et en Asie (-0,2 %).
Sur le Vieux Continent, cet essoufflement va de pair avec une diminution des importations de fèves de cacao et de produits semi-finis, alors que la production ivoirienne devrait se redresser (+4 %) au cours de la campagne 2022/2023. Les achats européens étaient en repli de 13,1 % pour atteindre 336 000 tonnes en l’espace d’une année (octobre-décembre 2022/octobre-décembre 2021). À l’inverse, les États-Unis et le Canada ont augmenté leurs achats de 10 % pour atteindre 198 000 tonnes. Cette exception européenne pourrait laisser penser à une possible contraction de la demande en cacao, selon ICCO.
La Côte d’Ivoire se positionne comme transformateur
Dans l’hémisphère sud, le premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire, développe sa transformation sur place. Le pays envisage de transformer près de la moitié des fèves de cacao brutes produites d’après l’ICCO. Synonyme de valeur ajoutée, la hausse de la transformation réjouit les acteurs locaux de la filière. En effet, le Conseil du café-cacao participe activement « pour développer une économie cacaoyère durable et sécuriser le revenu des cacaoculteurs ». L’autre finalité de la transformation sur place est « de promouvoir la consommation du cacao et ses dérivés chez les consommateurs ivoiriens », souligne Sophie Kourouma, directrice de la communication et des systèmes d’information du Conseil du café-cacao. Toutefois, si la pratique vient à se développer, le marché mondial du cacao pourrait évoluer.