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Les Maîtres laitiers du Cotentin veulent verdir leur site de Sottevast

Douze phases de travaux pour plus de 20 millions d’euros, voilà le projet herculéen de la coopérative normande pour produire de manière plus responsable sur leur site phare de Sottevast.

Anthony Lecarpentier, directeur industriel, et Jean Tavernier, responsable RSE des Maîtres laitiers du Cotentin.
Anthony Lecarpentier, directeur industriel, et Jean Tavernier, responsable RSE des Maîtres laitiers du Cotentin.
© V. P.

En 2018 comme en 2019, les pêcheurs de la Douve avaient eu la désagréable surprise de trouver des poissons morts dans leur rivière. La responsabilité des Maîtres laitiers du Cotentin, dont le site de Sottevast (Manche) rejette ses eaux après épuration dans la Douve, avait été pointée du doigt par les habitants, même si les services de l’État n’ont pas mis en cause l’industriel. « Nous habitons dans le Cotentin, nos familles et nous sommes de la région, nous aimons ce territoire, il est de notre devoir de le protéger », s’est exclamé Guillaume Fortin, le directeur général du groupe, pour expliquer le lancement d’un grand programme de travaux « pour produire plus responsable ».

Une nouvelle station d’épuration pour la nouvelle réglementation

En 2022, les exigences réglementaires sur les rejets d’eau se renforcent. La préfecture de la Manche a fixé des seuils de rejet plus sévères à la coopérative. Pour améliorer le fonctionnement de la station d’épuration, un prétraitement des eaux va être utilisé, afin d’extraire les boues méthanogènes qui seront ensuite valorisées énergétiquement.

L’eau épurée, respectant les nouvelles contraintes réglementaires, sera rejetée dans la Douve, si le débit le permet, ou épandue pour irrigation dans les prairies l’été. « Il y aura moins d’épandage, ce qui correspond aux attentes sociétales, mais aussi à la baisse des surfaces où l’on peut épandre du fait de la conversion au bio », explique Guillaume Fortin. Le projet bénéficie du concours financier de l’agence de l’eau Seine-Normandie.

Moins d’émissions de gaz à effet de serre

Autre axe phare du projet Héraklès, qui se présente en douze phases de travaux, le changement du groupe froid. « La nouvelle installation va supprimer deux risques potentiels : ammoniac et légionelles », se félicite Anthony Lecarpentier, directeur industriel. L’ancien système avait une trentaine d’années. Un système de récupération de chaleur va aussi être installé, et plus de 1 000 points isolés calorifugés.

Certinergy & Solutions, qui accompagne les Maîtres laitiers du Cotentin, s’est engagé sur 17 % d’économies d’énergie par an pendant cinq ans. La production ne devrait pas s’arrêter pendant les travaux.

Des investissements colossaux

« Avec l’inflation des matières premières, nous n’avons pas encore un budget définitif, mais il s’agit d’investissements colossaux, de plus de 20 millions d’euros, avance Guillaume Fortin. Nous espérons bénéficier de financements, via les CEE (certificats d’économie d’énergie, NDLR), mais les critères d’éligibilité évoluent, il faut aussi tenir compte de France Relance, difficile pour l’heure d’avancer un chiffre. »

Si les travaux sont importants, ils n’en sont pas moins nécessaires. « Contrairement à d’autres, nous ne bénéficions pas d’une marque nationale forte pour nous justifier. Produisant des MDD, nous sommes plus fragiles, nous devons donc être agiles sur les questions sociétales, qui sont portées par la GMS, qui voudra à un moment des certifications que nous serons en mesure de présenter », décrypte Guillaume Fortin.

Chantiers terminés à Valognes et Lessay

Les Maîtres laitiers du Cotentin ont commencé leur série de travaux par l’usine Réo à Lessay en 2019. Les émissions de gaz à effet de serre du site ont chuté de 39 % entre 2018 et 2021, grâce au passage du fioul au gaz et à la baisse de la consommation d’électricité. Le site de Valognes a suivi en 2020. Les travaux, pour un montant total de 2 millions d’euros, ont permis de changer le système de production de froid et d’installer un ensemble de récupération de chaleur. « Le financement via les CEE couvre grandement l’investissement réalisé, estime Guillaume Fortin. En tenant compte de la hausse d’activité sur le site, la consommation de gaz et d’électricité affiche une baisse de 20 % sur les cinq premiers mois après le chantier. »

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