« Les fonds activistes n'ont pas de place à Danone », selon un syndicat
Les Marchés Hebdo : En quoi le plan d’adaptation Local First de Danone vous semble-t-il inadapté à la situation financière actuelle ?
Michel Coudougnes : Ce plan a été élaboré pour répondre aux marchés boursiers qui demandent à Danone une rentabilité de l’ordre de 18 %, du niveau de Nestlé ou Unilever. Les portefeuilles de ces entreprises ne sont pas comparables. Avec 14 % de marge opérationnelle, Danone n’a pas à rougir de ces résultats dans le contexte sanitaire actuel. Le plan Local First prévoit 400 à 500 licenciements en France. Mais les fonds activistes proposent de céder 30 % des activités ! Ils n’ont pas de place dans cette entreprise.
LMH : Les fonds activistes ne veulent pas qu’Emmanuel Faber mette en œuvre ce plan…
M. C. : Ils veulent surtout créer de la discorde dans le conseil d’administration pour y trouver une place. Les résolutions proposées par Emmanuel Faber ont été adoptées le 1er mars à l’unanimité. Avec le SNI2A CFE CGC, nous pensons que la présence des salariés dans la gouvernance doit être renforcée. Ce sont eux qui connaissent le mieux l’entreprise. Et ils sont convaincus de la pertinence du modèle d’entreprise à mission qui redonne des perspectives aux parties prenantes que sont les agriculteurs, les fournisseurs, les salariés, les consommateurs et les « vrais actionnaires ».