Qualité
Les filières label Rouge, IG et STG cherchent à répondre aux attentes sociétales
La Fédération label Rouge, IG et STG (Fedelis) a tenu son assemblée générale le 7 juin 2019. Son président, Pierre Cabrit, nous parle du travail mené sur de nouvelles promesses pour répondre aux attentes sociétales. Interview.
Les Marchés Hebdo : Les plans de filière doivent entraîner une montée en gamme. Sentez-vous déjà un frémissement en faveur des filières qualité ?
Pierre Cabrit : Pour l’heure, cela est clairement peu perceptible. Le frémissement est léger. Les acteurs sont dans l’attente de la finalisation des différents dispositifs. Je pense notamment à la filière bovine. Un travail est en train d’être mené pour rendre la contractualisation obligatoire pour les filières bovines sous label Rouge.
Le label Rouge est un outil qui a eu raison vingt ans trop tôt
Il faut aussi que nous menions un vrai travail auprès du consommateur pour qu’il plébiscite ces signes de qualité. Je pense qu’il y a un alignement des planètes aujourd’hui pour la valorisation de ces filières. Le label Rouge est un outil qui a eu raison vingt ans trop tôt.
LMH : Quel travail menez-vous pour que les filières Label, IG et STG répondent d’avantage aux attentes sociétales ?
P. C. : Les filières qualité ont été construites autour de promesses, pour le label Rouge, il est question notamment de promesses de supériorité de produit. On voit bien aujourd’hui les préoccupations grandissantes chez le consommateur sur l’origine des matières premières, sur la fabrication, etc. Or, il y a plein de démarches qui se mettent en place autour du bien-être animal, du respect de l’environnement, de la répartition de la valeur. Ce sont des sujets qui doivent être portés par les signes officiels de qualité, et le label Rouge, IG et STG en particulier.
Nous voulons rendre ces notions systématiques et normalisées
Dans la plupart des cahiers des charges, ces notions existent déjà. Mais, ce n’était pas systématique. Nous voulons rendre ces notions systématiques et normalisées. Il faut que le label Rouge soit le seul porteur des critères environnementaux, équitables et de bien-être animal. On ne doit pas multiplier les logos.
LMH : Concrètement, où en êtes-vous dans l’avancée de ce chantier ?
P. C. : Nous avons posé les bases de la discussion. Le sujet va être rapidement mis dans les mains de l’Inao. Nous sommes aussi en train de réfléchir à la manière de rendre plus agiles nos certifications. Aujourd’hui, les promesses évoluent. Il faut que nous soyons agiles dans nos dispositifs de certification, mais tout en gardant évidemment l’assurance de la promesse initiale sans baisser les critères existants.
LMH : Pourquoi sentez-vous ce travail nécessaire pour vos filières ?
P. C. : Les consommateurs sont perdus avec toujours plus de promesses, avec la création de marque privée, des allégations sur la santé, etc. Il existe aujourd’hui des signes officiels de qualité, le label Rouge, le bio, les AOP qui peuvent porter ces messages. Nous devons les renforcer pour les rendre compréhensibles et visibles. Il faut que des procédures simplifiées nous permettent de commercialiser plus vite les produits Siqo développés par les entreprises et qu’ils soient visibles. Si nous faisons bien notre travail, le consommateur verra la différence entre les promesses officielles et les autres.
La certification environnementale dans les cahiers des charges en 2030
L’article 48 de la loi Alimentation introduit l’intégration d’exigences de la certification environnementale dans les cahiers des charges des Siqo à partir de 2030. Un décret d’application doit paraître avant le 1er janvier 2021. Fedelis travaille à définir comment intégrer cette certification. Son idée serait de proposer une équivalence niveau 2 de la certification environnementale pour le label Rouge, mais sans imposer la Haute Valeur environnementale (HVE) pour l’instant, car un Siqo ne s’applique qu’à un atelier. Une première réunion DGPE et Inao a eu lieu fin mai pour commencer le travail sur ce décret.