Rapport
Les faiblesses logistiques de la France
Les patrons de ID Logistics et du groupe Daher ont enquêté l’an dernier sur le déficit de compétitivité de la logistique française. Leur rapport inspire le comité interministériel de la logisitque.
Les patrons de ID Logistics et du groupe Daher ont enquêté l’an dernier sur le déficit de compétitivité de la logistique française. Leur rapport inspire le comité interministériel de la logisitque.
En mai 2019, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, confiait une mission sur la compétitivité des chaînes logistiques françaises à Éric Hémar et Patrick Daher, présidents-directeurs généraux respectivement de ID Logistics et du groupe Daher. Ceux-ci ont rendu leur rapport en septembre 2019, qui inspire aujourd’hui le comité interministériel de la logistique. Ce rapport met plus particulièrement en lumière les faiblesses des logistiques françaises au regard de leurs voisines d’Allemagne et des Pays-Bas. En préliminaire, l’enquête fait état du classement LPI (indices de performance logistique) de la Banque mondiale pour 2018, où la France est à la 16e place alors que l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique figurent en tête. Ce classement résulte des notations de transitaires internationaux qui ont moins bien noté la France dans chacune des composantes prises en compte (voir graphique).
La chaîne logistique, c’est d’abord une chaîne…
Les faiblesses principales concernent l’efficacité du passage aux frontières et la facilité des expéditions internationales, la faible qualité des infrastructures et du fret ferroviaire et les pesanteurs administratives. Les deux rapporteurs, pour leur part, pointent avant tout le manque de coordination entre acteurs et le fait d’avoir négligé la priorité à la formation. « Nos amis allemands et hollandais nous ont montré que cette coordination stratégique était possible et efficace », comparent les rapporteurs. « La chaîne logistique, c’est d’abord une chaîne… », soulignent-ils à l’attention des ministres.
La massification peut être durable
Afin de faciliter le passage rapide des marchandises, notamment au niveau des ports, le rapport préconise d’instituer la synchronisation des flux physiques et numériques et accélérer la transition numérique de la logistique.
En matière de desserte multimodale, le rapport montre en exemple l’expérience des Pays-Bas et de l’Allemagne d’une politique d’aménagement volontariste chaque fois que cela est possible, « par exemple le long des grands corridors européens de fret des réseaux transeuropéens de transport (RTE-T) ».
Le rapport note que la massification en des points stratégiques est compatible avec le développement durable. Ainsi, à Rotterdam, « malgré des volumes de conteneurs cinq fois supérieurs à ceux du port français du Havre », ce port « massifie en aval près de 50 % de ses flux par le fleuve ou le fer », souligne-t-il. « La proportion est légèrement inférieure en Allemagne alors que 85 % des flux aval du Havre partent en camion… », poursuit-il.
Afin de capter en France des investissements dans des plateformes logistiques, le rapport préconise aussi de réduire drastiquement le délai de constitution et d’instruction des dossiers d’autorisations administratives d’au moins six mois, pour les rendre équivalents à ceux de l’Europe du Nord. Il souligne qu’aux Pays-Bas, les projets prennent mieux en compte l’habitat des collaborateurs.