Transformation
Les clés pour bien digitaliser son entreprise
Alors que la sphère du marketing évolue à grands pas, pouvoirs publics et Opcalim déploient des moyens pour relever l’enjeu humain de la digitalisation des entreprises. C’est le moment pour les PME de l’agroalimentaire de s’engager dans la transformation numérique.
Alors que la sphère du marketing évolue à grands pas, pouvoirs publics et Opcalim déploient des moyens pour relever l’enjeu humain de la digitalisation des entreprises. C’est le moment pour les PME de l’agroalimentaire de s’engager dans la transformation numérique.
Bpifrance veut que les entreprises s’emparent de la digitalisation comme « priorité stratégique » et les invite à tester leur « maturité digitale » sur son digitalomètre. En leur présentant son offre de conseils, de formations et de mise en réseau, la banque publique d’investissement avertit que cette transformation est « un véritable état d’esprit qui doit impliquer l’ensemble des collaborateurs et irriguer tous les métiers de l’entreprise ». Or, l’esprit n’est pas encore là si l’on considère l’ensemble des secteurs économiques. Elle estime à 38 % la proportion de patrons de PME-ETI « sceptiques » à l’égard de la révolution numérique, dont la grande majorité ne voit pas en quoi elle pourrait transformer leur entreprise.
En la matière, les industriels de l’alimentaire s'avèrent beaucoup moins sceptiques. Mais certaines observations de Bpifrance Le Lab sont transposables au secteur agroalimentaire. Il s’agit, d’une part, des freins portant sur le coût de la transformation et sur le manque de compétences disponibles et, d’autre part, des résistances au changement qui freinent même les patrons les plus déterminés. Enfin, l’encouragement de Bpifrance à associer très tôt les collaborateurs et encadrants au projet, à « faciliter la transversalité et la prise d’initiatives », reste valable pour les IAA.
Élever les compétences
Pour mettre à niveau les compétences numériques dans la filière agroalimentaire, l’Opcalim propose aux entreprises de l’Ouest (prioritairement celles comptant moins de 250 salariés) d’accéder cette année au programme Mut éco. Opcalim présente des tableaux très détaillés des besoins en matière de commerce, de marketing et de communication et aussi en matière de production et de modernisation (la présentation page 12 n’en donne qu’un aperçu). Ces besoins en formations basiques ou approfondies sont détaillés selon les niveaux hiérarchiques.
Un véritable état d'esprit qui doit impliquer l'ensemble des collaborateurs
La digitalisation remet en cause les orientations stratégiques ; c’est ce qu’exposera Sophie Reboud, professeur en entrepreneuriat à la Burgundy school of business, au forum Vitagora du 6 juin prochain à Paris sur la révolution numérique et les mutations des industries agroalimentaires. Se placer sur le marché est fondamental. La question des clients et canaux de commercialisation reste ouverte.
Pour une marque, il s’agit de soigner sa réputation auprès des consommateurs. Mais le digital est omniprésent et les consommateurs se renseignent avant d’acheter, considère Sopexa, l’agence internationale de communication spécialiste des secteurs alimentaires. Pour autant, Thomas Fournier, directeur du support digital des agences Sopexa, souligne que ce canal de communication n’est pas à part : « il fait partie intégrante du parcours client ».
Influenceurs professionnels et consommateurs impliqués
Parmi les évolutions de la communication sur le web, il faut noter, comme le signale Thomas Fournier, une certaine professionnalisation des influenceurs, ces youtubers ou blogueurs que Sopexa choisit sur des critères objectifs d’audience, de ton, de proximité ou d’intérêt pour les produits français.
Une autre évolution vient de l’implication des consommateurs dans le marketing des marques ou des filières. Fanvoice anime ainsi des communautés de consommateurs sur leurs attentes. Ce sont des communautés d’internautes constituées au fil du temps par une marque à travers les offres de réduction, les demandes de recettes, l’inscription à sa newsletter, etc. Après avoir recueilli les suggestions des consommateurs pour améliorer leur « instant bière » pour le compte de Kronenbourg, Fanvoice les a par exemple sollicités pour améliorer le site Internet du même client. « Nous donnons le temps aux consommateurs de s’exprimer, fait valoir le directeur général, Gaël Muller, un temps qu’il n’a pas lors d’un sondage. »
Fanvoice se prévaut également d’un coût réduit pour recueillir de très nombreuses opinions. Si les idées remontent d’internautes, le directeur général affirme qu’elles peuvent être validées en dehors de la toile, puis être évaluées en ligne selon une segmentation définie.