Le retour en grâce du beurre
Les prix du beurre rejoignent leurs records de 2013 sur fond d’offre insuffisante et de demande dynamique, en France et dans le reste du monde.
Après avoir été diabolisées, les matières grasses d’origine animale reviennent sur le devant de la scène. Le beurre n’est plus accusé d’être un ennemi pour la santé publique. Le retour au fait maison et l’engouement pour la pâtisserie dopent aussi les ventes. Les achats des ménages français ont progressé de 3,1 % en 2014, 2,9 % en 2015 et se sont stabilisés en 2016, selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel, tandis que les ventes de margarine s’érodent. En parallèle, les industriels, notamment de la boulangerie-pâtisserie, redonnent davantage de place au beurre dans leurs formulations. Quant à la crème, elle bénéficie aussi d’une reprise de la demande tant des ménages que des industriels, notamment les fabricants de crèmes glacées dont les ventes se développent.
Flambée des cours, faute d’offres
De son côté, l’offre fait défaut. Sur les deux premiers mois de l’année, les fabrications européennes de beurre ont diminué de 3,7 % par rapport à la même période de 2016, selon Bruxelles. En cumul d’avril 2016 à février 2017, elles ont reculé de 1,1 % par rapport à la même période un an plus tôt. En Nouvelle-Zélande, c’est le creux saisonnier de la collecte et les fabrications tournent au ralenti. Aux États-Unis, si les stocks sont assez importants, la demande intérieure est attendue tonique, et le marché est fluide.
Dans ce contexte de demande tonique, la tension sur les prix devrait rester d’actualité sur la deuxième partie de l’année, malgré la reprise annoncée de la collecte européenne, qui pourrait d’ailleurs être malmenée par les conditions climatiques.